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La bête noire des industriels : nourrir son chien au BARF

Publié le 30 Octobre 2019
La bête noire des industriels : nourrir son chien au BARF
  Additifs cancérigènes, céréales à foison, farines de déchets alimentaires… Vous l’aurez compris, la croquette peut être néfaste pour nos chiens. Trop souvent, c’est elle la responsable du tartre ; des problèmes digestifs ; de l’obésité ; de la mauvaise haleine… Depuis peu, une méthode d’alimentation alternative voit le jour. Cette méthode, la plus naturelle possible, s’appelle le BARF — « Biologically Appropriate Raw Food ». En français : « nourriture crue biologiquement appropriée ». Les vétérinaires sont partagés. Certains dénoncent un risque infectieux et parasitaire ; menacent de carences alimentaires. Or, ces mêmes vétérinaires vendent souvent des croquettes Hill’s ou Royal Canin — pleines de céréales et d’additifs. Faut-il douter de leur impartialité ? J’ai voulu m’en faire ma propre idée. J’ai trouvé des études indépendantes sur l’impact d’un régime BARF. J’ai moi-même testé ce régime sur Pénélope, Maki et Merlin. Je vous donne mes impressions. Vous serez surpris par mes découvertes. Le BARF : le régime carnivore par excellence Le principe du BARF : une alimentation naturelle, la plus proche possible de celle d’un chien à l’état sauvage. En moyenne, cela donne environ :
  • 30 % d’os charnus 
  • 30 % de viandes diverses (dont 5% de poisson) 
  • 20 % d’abats (foie, panse, cœur…) 
  • 20% de fruits et légumes divers 
  • Parfois, un œuf avec sa coquille broyée , ou autres compléments alimentaires tels que l’huile de sardines.
Le tout étant toujours donné cru. On retrouve ainsi le régime du loup, qui attrape une proie. Le loup mange tout le muscle, se nourrit des abats, ronge les os… Occasionnellement, il mange aussi des fruits murs tombés des arbres. Son apport en végétaux se fait aussi par la panse de ses proies, souvent remplie de verdure. Il est bon de rappeler que le chien partage 99,8 % de son ADN avec le loup… Il parait donc logique que leurs besoins nutritionnels soient semblables. Poil brillant, silhouette d’athlète, haleine saine, appétit, immunité… Grâce au BARF Voici les bienfaits du BARF que j’ai trouvé dans mes recherches. Je les ai réellement observés sur Pénélope, Maki et Merlin. Absolument bluffant. De la viande fraîche à la place des céréales : conséquences Il fut une époque où mes chiens mangeaient des croquettes industrielles. Ils faisaient jusqu’à 5 crottes par jour. Merlin était souvent en diarrhée. Pénélope avait une haleine à réveiller les morts ; son poil était emmêlé, poisseux. Maki était en surpoids. Sans vermifuges réguliers, ils étaient systématiquement parasités. Tout cela me paraissait normal. Après tout, ce sont des chiens : n’est-ce pas habituel pour un chien d’avoir mauvaise haleine ? D’être tout le temps affamé ? Non, ce n’est pas normal. C’est l’image qu’on a du chien lambda. Mais que mange le chien lambda ? Des croquettes industrielles. Ce sont elles, la cause de tous ces problèmes. Je le constate tout de suite en changeant l’alimentation de mes chiens. Proscrire les céréales de leur alimentation, c’est bannir toutes les calories vides. Elles font grossir votre chien, sans lui apporter de nutriments. Plutôt que de bourrer mes chiens aux glucides, le BARF favorise la viande crue. Normal, pour un carnivore. Le résultat est tout de suite visible. D’abord, sur la silhouette de mes chiens. En quelques jours, Maki s’affine ; il perd en graisse, et gagne en musculature. D’ailleurs, une étude américaine¹ a prouvé que le taux sanguin de triglycéride est moins élevé chez les chiens nourris au BARF que ceux nourris aux croquettes industrielles. Les triglycérides, ce sont les graisses. C’est surprenant, car un régime naturel est justement beaucoup plus riche en lipides qu’une croquette standard. Mais elles sont mieux traitées par l’organisme. Je remarque aussi les bienfaits du BARF sur les selles de mes chiens. Les ingrédients non nutritifs étant bannis, mes chiens ne font plus qu’une, maximum deux crottes par jour. Elles sont solides, et ne sentent pas mauvais (qui aurait cru ça d’une crotte de chien ?). Le BARF, c’est créer une flore intestinale saine ; résultat : les parasites ne s’y installent pas, le système immunitaire est renforcé, et les effets se ressentent sur l’haleine, l’odeur, et même le poil de mes chiens. Les bienfaits du cru Les croquettes industrielles sont cuites à très haute température — 120° en moyenne. Résultat : on perd une grande partie des apports nutritifs de ses ingrédients. Un régime cru n’altère pas les vitamines, enzymes, acides aminés, et les protéines qui composent la viande. Résultat : mes chiens tirent tous les nutriments d’une cuisse de poulet. Aussi, les enzymes, habituellement détruites par la cuisson, restent intactes. Elles facilitent ainsi la digestion. Le pancréas est moins sollicité, et on limite les risques d’insuffisance pancréatique. La nature même d’une cuisse de poulet et ses avantages Maki engloutissait sa gamelle de croquette en moins de 15 secondes. Problématique, puisqu’il ne mâchait rien. Il avait toujours faim, même après ses repas. Le résultat n’est pas le même avec une cuisse de poulet ! D’abord, le BARF est plus appétissant. Cela dit, je préfère vous prévenir : certains chiens, habitués aux croquettes, sont parfois un peu déconcertés par leurs premières portions de viande crue. Merlin, par exemple, a déambulé pendant 15 minutes avec un air perplexe, un filet de poulet dans la gueule. Il l’a finalement mâchouillé et mangé avec appétit. Bénéfice du BARF : il respecte le besoin de mastication. Résultat : le tartre ne s’accumule plus sur les dents de mes chiens – et ça se sent sur l’haleine de Pénélope. Ils mangent plus lentement. Ils ont un meilleur sentiment de satiété à la fin du repas. Le BARF est riche en eau La viande fraîche est composée de 70 à 80 % d’eau. Première conséquence : une gamelle de BARF est plus généreuse qu’une gamelle de croquettes sèches. Par exemple, un chien qui mange 300 g de croquettes passe à 900 g de viandes et légumes crus. Le souci avec la croquette sèche, c’est qu’elle s’imbibe d’eau, puis se gonfle une fois avalée. C’est la cause majeure des retournements d’estomac. Nourrir votre chien au BARF, c’est donc diminuer ce risque mortel. Les dangers du BARF : infox et vérités Qui sont les principaux revendeurs des croquettes Royal Canin et Hill’s ? Les vétérinaires. Ils n’ont donc aucun intérêt à boycotter la croquette. Les industriels sont présents dans les écoles vétérinaires, à chaque conférence, pour imposer leur image d’une alimentation équilibrée. Aujourd’hui, il est difficile de trouver des vétérinaires indépendants. Pour différencier infox et vérités, j’ai vérifié les dires de certains vétérinaires. Je m’appuie ici sur des études sérieuses, récentes et indépendantes. Voici mes découvertes : « Aucune étude ne prouve que le BARF est bénéfique ! » — INFOX ! La plupart des vétérinaires s’opposent aux partisans d’un régime BARF. Leur premier argument : « il n’existe aucune étude sérieuse prouvant les bénéfices d’un régime naturel ! ». Soit. Cela dit, aucune étude indépendante n’a été menée sur l’impact d’un régime industriel sur nos chiens. Les croquettes sont tellement intégrées aux mœurs, que tout le monde, y compris les vétérinaires, supposent qu’elles sont saines. Cessons d’être crédules. En revanche, je peux vous citer une étude², menée par Katie McCaul, BSc en comportement et physiologie animale, et le vétérinaire Dr Tom Farrington, entre 2015 et 2017 en Grande-Bretagne. Cette étude démontre, d’une part, que la valeur nutritive d’un régime BARF est conforme aux lignes directrices de la Fediaf (fédération des fabricants d’aliments pour animaux domestiques), sans devoir y ajouter d’autres compléments alimentaires. D’autre part, elle démontre qu’il n’existe aucun effet indésirable du BARF sur la santé des chiens (ex. : constipation, obstruction du système digestif...). « Les carences d’un régime BARF » — SEMI-INFOX Selon la vétérinaire Géraldine Blanchard, vétérinaire nutritionniste, beaucoup de chiens nourris au BARF souffrent de :
  1. Un trop gros apport en calcium et minéraux, car les portions contiennent trop d’os
C’est possible, si effectivement vous donnez trop d’os à vos chiens. Quand je donne des ailes de poulet peu charnues, les selles de mes chiens sont presque blanches. Pourtant, je suis scrupuleusement la recette. Mais trouver l’exacte portion d’os pour l’adapter aux besoins spécifiques de votre chien est difficile. Les jours suivants, j’ajoute des morceaux de viande non osseuse (ex. : filets de dinde) pour diminuer la portion d’os de mes rations. 2. Des carences liées au manque de variation des abats. Par exemple, si vous donnez toujours du cœur comme abat, votre chien manquera de purine ou de collagène. Ce n’est pas tout à fait vrai. Suivez à la lettre des recettes BARF élaborées par des spécialistes. Votre chien ne souffrira d’aucune carence. En voici quelques exemples :
  • Mix de volaille au poisson : 30% d’os de dinde charnu , 25% de maquereau, 20% de poumon d’agneau, 5% d’œuf très légèrement cuit à la coque, 10% d’épinard, 10% de brocoli 
  • Gamelle de bœuf aux légumes verts : 45% de bœuf haché ou en morceaux, 20% de cœur, panse, et cervelle de bœuf, 15% d’os charnu de queue de bœuf, 10% de pomme verte, 5% de choux vert, 5% de blette.
  • Recette poulet-carottes : 45% de cuisse ou blanc de poulet, 20% de cœur et foie de poulet, 15% d’os de poulet broyé,  5% d’œuf cru, 10% de carotte, 10% de haricot.
Variez l’origine des viandes, multipliez les différents abats, et votre chien ne manquera de rien. Seulement voilà. Vous remarquerez dans ces recettes qu’un BARF correct demande un réel investissement. Un investissement en temps, et en argent. J’ai moi-même suivi ces recettes pendant 3 semaines. Croyez-moi, trouver de la panse de bœuf n’est pas chose simple. Il faut aller jusqu’à un abattoir pour se fournir. Hacher une poitrine d’agneau avec un os est également compliqué. Il faut mettre les portions préparées dans un congélateur spécialement prévu à cet effet. Au quotidien, le BARF est contraignant. C’est pour ces raisons que beaucoup de propriétaires de chiens se tournent vers un « pseudo-BARF ». Ils nourrissent leur chien avec des morceaux de viande crue les plus faciles à trouver en grande surface. Souvent, des cuisses de poulet, d’où la trop grande portion d’os. Ils omettent les abats, peu ragoutants. C’est ainsi que progressivement, les propriétaires déséquilibrent l’alimentation naturelle de leur chien. Adviennent alors les carences — d’où les nombreuses critiques des vétérinaires. « Les risques d’infection au BARF » — VERITE PARTIELLE Une étude menée par l’université d’Utrecht et publiée en 2018³ prouve la présence de bactéries et microbes dans certains régimes BARF commercialisés. Selon cette étude :
  • 28 % des produits contiennent la bactérie colibacille (responsable de gastro-entérites, méningites, et infections urinaires)
  • 54 % sont infectés de la bactérie Listeria monocytogenes, responsable de la listériose (maladie résultant en septicémies, méningites, et pouvant provoquer des fausses-couches chez les chiennes gestantes).
  • 20 % sont infectés à la salmonelle
  • 11 % des produits contiennent des parasites (ex : le Toxoplasma gondii, l’agent de la toxoplasmose).
Néanmoins, cette étude est à prendre avec des pincettes. Ces tests sont effectués sur des produits surgelés commercialisés par des marques dédiées au BARF. En bref : leurs clients reçoivent, par la poste, des portions plus ou moins congelées et préparées à l’avance. Les résultats ne sont donc pas applicables aux viandes que vous pourriez acheter vous-même — à condition de respecter scrupuleusement les conditions de stockage, et de faire confiance à votre boucher ! Pour conclure : mon avis personnel sur le régime BARF Après trois semaines éprouvantes à nourrir mes chiens au BARF, voici mes conclusions — personnelles, mais qui j’espère pourront vous éclairer. Je constate effectivement de réels bénéfices sur leur santé — hormis occasionnellement, quelques crottes au calcium. Un plus beau poil, une meilleure haleine, une silhouette athlétique. Néanmoins, je dois être honnête : je me vois mal gérer un régime BARF sur le long terme. Tous mes samedis sont consacrés à l’approvisionnement en viandes — abattoirs, bouchers, marchés, grande surface. Puis à la préparation des portions, puis à leur congélation. Chaque repas doit être supervisé — pour m’assurer que les os sont de taille appropriée, et que Maki ne vole pas la portion de Merlin (ce dernier mange beaucoup plus lentement que les autres). Pas très pratique le matin avant de partir au travail. Enfin, la préparation des abats est un vrai challenge — en trouver est compliqué (on ne vend pas des foies de poulet à tous les coins de rue). Surtout, cela devient vite écœurant — surtout pour un végétarien ! Mais en faire l’impasse mène à de graves carences… Conclusion : le BARF est un excellent moyen de nourrir votre chien — à condition de s’y consacrer pleinement. Peu de personnes en ont le temps — ou les moyens, car la viande fraîche est chère. J’ai donc abandonné cette belle expérience carnivore. Aujourd’hui, je nourris mes chiens aux croquettes – mais attention, je choisis ma marque avec soin. La composition d’une bonne croquette est la plus proche possible d’un régime naturel. Vous retrouverez ainsi les mêmes vertus qu’avec un régime BARF. Voici pour vous les 3 semaines de recettes BARF que j'ai suivies Deux principes sont à respecter :
  1. La rotation des ingrédients – ne pas toujours donner la même viande, le même fruit, le même complément 
  2. Chaque repas est composé de 3 ingrédients, dans les proportions suivantes :
  • 65% de viande osseuse
  • 25% de fruits et légumes broyés
  • 10% de suppléments (abats, œuf, miel, huiles…).
Voici donc une liste de recettes à suivre sur 3 semaines. À noter que quand l’os dans la portion de viande osseuse était trop important, je rajoutais souvent un morceau de viande (ex. : escalope de dinde). Si votre chien a toujours été nourri aux croquettes, ajoutez les os un peu plus tard dans le menu. C’est ce que j’ai fait dans l’exemple ci-dessous. Notez que tout est à donner cru, en 2 portions quotidiennes. Certains recommandent de bouillir les légumes avant de les écraser ; j’ai testé les deux, mais à court terme je n’ai pas remarqué de différence chez mes chiens. Simplement, les légumes cuits étaient plus appétissants. Pour les proportions, il faut généralement donner 3% du poids du chien – et au moins 6% pour un chiot en pleine croissance. La taille des portions est à adapter en fonction des besoins spécifiques à votre chien.

Claude Lefevre

NB1 : Et vous, avez-vous testé le BARF ? Quelles ont été vos impressions ? NB2 : Que conseille votre vétérinaire à ce sujet ? Le mien est contre – en grande partie parce que trop de personnes ne respectent pas les bonnes recettes. Résultat : beaucoup de chiens qu’il reçoit en consultation souffrent de carences. NB3 : N’hésitez pas à me faire part de vos questions ou commentaires.    ¹ Étude publiée le 23 août 2019 par l’Université d’Illinois, « College of Agricultural Consumer and Environmental Studies » — https://www.sciencedaily.com/releases/2018/08/180823171030.htm ² https://honeysrealdogfood.com/wordpress/wp-content/uploads/2018/11/1026_Honeys_Raw-Proof-Report_A4__Spreads_email.pdf ³ « The trend of raw meat diets – risks to people and animals » - étude menée par Barbara Hinney à l’université d’Utrecht (Pays-Bas) publiée le 3 mars 2018 https://veterinaryrecord.bmj.com/content/182/2/47  

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