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La coopération de votre chien au prix d’une saucisse.

Publié le 23 Octobre 2019
La coopération de votre chien au prix d’une saucisse.
  Imaginez porter un collier électrique. Chaque fois qu’il bipe, vous devez vous asseoir. Si vous ne le faites pas, vous subissez un électrochoc. Aucun doute, vous obéirez à chaque injonction. Vous seriez un gentil humain, bien obéissant. Mais vous seriez aussi tout le temps en alerte. En attente du fameux bip tant redouté. Stressé à l’idée de ne pas l’entendre et de subir une punition. C’est précisément ce que ressentent les chiens, victimes du dressage coercitif. C’est aussi pour cela que vous finirez gagnant en bannissant la punition de votre méthode d’éducation. Les trois piliers d’une éducation efficace – attention, ils rendent la punition COMPLÈTEMENT obsolète ! Dans l'un de mes derniers articles, je vous ai donné le premier pilier de l’éducation positive : la gestion de l’environnement. En créant un ‘environnement anti-bêtise’, votre chien n’a plus l’occasion de réitérer un comportement indésirable. Vous évitez ainsi l’auto-renforcement – c’est-à-dire quand le chien tire quelque chose de positif de sa bêtise, ce qui l’encourage à recommencer. Je vous avais donné l’exemple de mon chien Maki, qui, chaque fois qu’il vide la poubelle, s’auto-récompense. Il réussit à manger un reste, il est content. Résultat : il vide la poubelle systématiquement. J’ai donc modifié son environnement pour qu’il soit moins propice à la bêtise. En l’occurrence, une poubelle impossible à ouvrir pour Maki. Peu à peu, Maki oublie que vider la poubelle est ‘agréable’, et il arrête. Nous savons maintenant comment décourager un comportement non-désiré. Regardons aujourd’hui le revers de la médaille : comment encourager un ‘bon’ comportement chez mon chien ? Il s’agit du second pilier de l’éducation positive – le troisième fera l’objet d’un prochain article ! Faites-vous cette erreur très répandue avec votre chien ? Pour réussir l’éducation de votre chien, il faut récompenser les bons comportements. Avant de nous pencher sur la récompense, penchons-nous d’abord sur ce qu’est un ‘bon comportement’. Trop de maîtres considèrent que ces ‘bon comportements’ sont tout à fait normaux de la part de leur chien… Alors que pas du tout ! Ce qu’on attend d’un chien ‘normal’ est souvent contre sa nature. Par exemple : rester sagement dans son panier à l’intérieur. Ne pas voler les biscuits apéritifs posés sur la table basse. Jouer calmement avec ses copains, sans aboyer et sauter comme un fou. Marcher au pied avec une laisse détendue. Tous ces comportements vous paraissent normaux ? Évidents ? En réalité, du point de vue de nos chiens, ils sont complètement à l’encontre de leur intérêt ! On ne s’en rend pas compte, mais souvent ils leur demandent un réel effort (pas pour tous les chiens, mais pour beaucoup, oui !). Et c’est pour cela qu’il faut impérativement les récompenser. Je vous donne l’exemple de Papuche, une Jack Russel, et sa maîtresse, Mireille. Papuche lui donne du fil à retordre : comme beaucoup de Jack Russel, elle est très dynamique. En sortie, elle court partout, aboie sans cesse sur les autres chiens, ne revient jamais au pied. À la maison, elle ne tient pas en place. Mireille n’est pas violente pour un sou. Elle pense à récompenser Papuche — quand elle s’assoit sur commande, ou pour ses petits tours de cirque. Mais Mireille récompense-t-elle Papuche quand elle va dans son panier calmement ? Quand elle n’aboie pas en croisant un chien ? Quand elle revient au pied ? Bref, quand Papuche a un comportement de chien « ordinaire » ? Non. Et voilà la grosse erreur de Mireille. Papuche n’a aucun intérêt à être « sage » : qu’y gagne-t-elle ? Rien - ou au mieux, une caresse, puis on la rattache en laisse. Pas très motivant. Repensez à Maki et sa poubelle. À force de ne plus être récompensé quand il fouille mes détritus, il arrête. Il en va de même avec Papuche, mais dans le mauvais sens. C’est la loi de l’extinction. S’il n’y a aucun bénéfice à avoir un comportement, alors le comportement s’éteint. Papuche ne voit aucun intérêt à être sage. Le naturel revient au galop : elle court partout et aboie à tout va, comme tout Jack Russell qui se respecte. Normal ! Que se passe-t-il quand elle court partout dans la maison ? Mireille lui donne de l’attention. Quand elle aboie sur les autres chiens ? Elle a des interactions avec les copains. Quand elle se sauve et refuse de revenir au pied ? Elle éprouve la satisfaction de se dégourdir les pattes. ÇA, c’est motivant ! Prenez l’habitude de récompenser votre chien quand il est sage. Même si son comportement vous parait « normal ». Pour lui, ça ne l’est pas forcément ! Mais comment le récompenser de manière efficace ? Faire pencher la balance de la motivation de VOTRE côté Les propriétaires de chiens doivent IMPÉRATIVEMENT en prendre conscience : le chien est un animal OPPORTUNISTE. Oui, il vous obéit uniquement quand c’est dans son intérêt. Non, ça ne veut pas dire qu’il vous manque de respect. C’est dans sa nature, c’est tout. Vous vous entendez bien avec votre patron. Accepteriez-vous pour autant de travailler sans salaire ? Je ne crois pas. Il en va de même pour votre chien. Quand vous lui demandez de faire quelque chose qui n’est pas dans son intérêt, il faut que le jeu en vaille la chandelle. Et c’est là que la récompense est importante. Il y a quatre types de récompenses – attention, car elles ne se valent pas toutes ! Premier type de récompense : la voix. Un joyeux « bravo ! », un « oui ! » enjoué… J’utilise cette récompense tous les jours, mais elle est à faible valeur. Je l’utilise pour les exercices très faciles, ou je l’associe avec une récompense plus importante. Deuxième récompense : la caresse. Pour mes chiens, ce n’est pas la récompense la plus efficace. Un chien reçoit généralement des centaines de caresses « gratuites » par jour. Résultat : elles n’ont pas beaucoup de valeur (en tout cas, elles sont moins agréables que de batifoler avec les copains). Et tous les chiens n'apprécient pas les caresses ! Quand Maki joue au parc, se faire trifouiller les oreilles n'est pas sa priorité : ça l’agace plus qu’autre chose. Les caresses, c’est plutôt pour les moments câlins dans le canapé. Troisième récompense : la friandise. C’est généralement la plus efficace ! Mais attention, choisissez-la avec soin. Si vous récompensez votre chien avec ses croquettes habituelles, vous obtiendrez de moins bons résultats qu’avec un morceau de knacki. Normal, puisque votre chien profite de ses croquettes quotidiennement et par centaines. Alors qu’un petit morceau de saucisse, ça n’a pas de prix ! Dernier type de récompense : une activité ‘géniale’. L’activité en question dépendra de votre chien ! Pour certains, sortir un frisbee sera plus efficace qu’une friandise. Pour d’autres, l’autoriser à fouiller les buissons pour suivre une piste est une super récompense. Vous pouvez aussi lâcher votre chien pour qu’il puisse courir librement avec ses copains s’il a été sage. Bref : trouvez l’activité qui motive votre chien, et faites-en sa récompense. Avec Maki, un morceau de saucisse me garantit son attention inconditionnelle. Pour Merlin, il suffit de dire le mot « bâton », et le voilà attentif et heureux comme jamais. L’enjeu : la valeur de la récompense doit être supérieure à la valeur du comportement indésiré. Plus le comportement indésiré est agréable pour le chien, plus la récompense doit avoir de la valeur. Exemple : Pénélope déambule dans le salon. Je l’appelle au pied, elle m’obéit. Une simple caresse est une récompense suffisante, puisque de toute façon elle n’avait rien de mieux à faire. Prenons un exemple plus compliqué. Merlin adore faire le fou avec ses copains. Il aboie bruyamment, il mordille, il saute sur tout le monde. Chaque interaction lui apporte un immense plaisir. Pour le faire revenir au pied, je dois lui proposer quelque chose d’encore plus agréable ! Si je lui donne une vielle croquette, puis je le rattache en laisse, peu de chance qu’il m’obéisse la prochaine fois. Je lui donne plutôt une boulette de panse – friandise ultra-appétante. Je le félicite : « bravo mon beau ! ». Parfois, je lui jette même un bâton. Puis je le laisse retourner jouer. Je suis maintenant certain qu’au prochain rappel, il reviendra avec empressement. Récompensez… Mais évitez l’obésité ! Beaucoup de maîtres ont peur d’utiliser les friandises à profusion. « Mon chien va grossir » ; « comment faire le jour où je n’ai pas de friandises ? »… Concernant le poids de votre chien, choisissez une friandise de qualité. Remplacez les gros biscuits farineux par des petits morceaux de viande séchés, des friandises à base de foie, de panse, et autres aliments pour carnivores — plus digestibles et très appétents. Mon astuce pour dépenser moins : utilisez des knacki, coupées en tout petits morceaux. C’est de la viande, c’est peu calorique, et c’est moins cher que la plupart des friandises haut de gamme. Adaptez aussi la portion de croquette de votre chien. Si vous donnez beaucoup de friandises sur une journée, alors donnez moins de croquettes le soir. J’espère que cet article vous a plu et vous a apporté des informations utiles. Si vous avez des questions ou des retours, surtout, laissez moi un commentaire !  

Claude Lefevre

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