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Punir son chien : il existe une alternative 100 fois plus efficace

Publié le 22 Octobre 2019
Punir son chien : il existe une alternative 100 fois plus efficace
  Aucun doute. La méthode d’éducation la plus répandue chez les propriétaires de chiens est le système du bâton et de la carotte. Il est obéissant : on l’encourage, on le récompense. Il fait une bêtise : on le gronde, on le punit. Cette méthode est prônée par certains vétérinaires. Par des dresseurs populaires à la télé. Globalement, par tout propriétaire qui n’a pas accès aux dernières études sur l’éducation canine. Et on ne peut pas leur en vouloir : le mythe sur l’efficacité de la punition a la dent dure ! Et pourtant… Pourtant, les dernières découvertes sur le comportement canin sont formelles. On obtient beaucoup plus de son chien en le motivant. Plus surprenant encore : il apprend mieux, et plus vite, en bannissant totalement la punition de son éducation. Difficile à croire ? J’ai moi-même fait le test sur Maki, qui avait tendance à voler de la nourriture. Je l’ai filmé, avant et après, avoir entamé un processus d’éducation avec 0% de punition. Voyez le résultat sur cette vidéo :
Maki avait une fâcheuse tendance à vider ma poubelle dès que j’avais le dos tourné. Je réagissais en le grondant systématiquement. Il regrettait aussitôt sa bêtise… Mais c’était plus fort que lui, il recommençait dès qu’il en avait l’occasion ! J’ai depuis arrêté de le punir, et choisi une méthode d’éducation bien plus cohérente. C’est une méthode d’éducation qui repose sur 3 piliers : je vous donne le premier dans cet article. Violence, agressivité et peur : conséquences de la punition sur nos chiens Avant tout, prenez connaissance de ces 3 bonnes raisons de bannir la punition de votre méthode d’éducation. Vous pourrez les ressortir à quiconque vous somme de gronder votre chien s’il fait une bêtise ! La punition génère la peur, voire l’agressivité. Oui, souvent, la réprimande génère des chiens obéissants. Mais à quel prix ? Vous avez deux options pour vous faire obéir par votre chien. La peur, ou la motivation. Le bâton, ou la carotte. Lequel choisissez-vous ? Personnellement, je préfère interagir d’une manière amicale avec mon chien, plutôt qu’instaurer un climat de crainte, et de ‘domination’. D’autant plus que les effets de la punition peuvent être catastrophique. Les associations de protection animale le constatent tous les jours, quand elles récupèrent des chiens battus ; maltraités. Leur manque de confiance en l’Homme les rend souvent agressifs ; parfois mordeurs. Je vais vous donner l’exemple de Moustique, un Jack Russel que j’ai connu il y a quelques années. Moustique n’a jamais été battu. Mais quelques jours après son adoption, son propriétaire veut le faire descendre du canapé – Moustique n’a pas le droit d’y aller. Son maître le gronde, et le prend par le collier. La réaction de Moustique est immédiate : il se sent agressé, et il mord. Son maître a alors deux options. Soit il punit Moustique assez sévèrement pour qu’il ne recommence pas. Le risque, avec cette première option, est que Moustique réagisse à son tour de manière encore plus violente. Leur relation de confiance tombe définitivement à l’eau, et le maître risque d'y perdre quelques doigts. Heureusement, le propriétaire de Moustique a choisi la seconde option. Il a appris à son chien l’ordre « tu descends ! ». Il le récompense quand il s’exécute. A chaque fois que Moustique va se coucher dans son panier, il a une friandise. En un rien de temps, il ne retourne plus sur le canapé. Et son maître n’a pas eu besoin de le punir une seule fois. La punition n’apprend rien. Au contraire, elle nuit à l’apprentissage. Quand je gronde mon chien parce qu’il tire sur sa laisse, il ne sait pas ce qu’il doit faire de mieux. Il doit comprendre ce que j’attends de lui à la place du comportement indésirable. Il est bien plus judicieux et agréable de le récompenser lorsqu’il marche au pied. Surtout, c’est aussi une méthode qui est plus efficace. Différentes études ont démontré qu’un chien stressé passe en ‘mode survie’. En effet, le stress généré par une punition va secréter des hormones, comme :
  • la cortisol, qui va augmenter le taux de sucre dans le sang et favoriser l’hyperactivité¹ 
  • la noradrénaline, qui va diminuer le champ de vision pour mieux localiser la menace 
Résultat : votre chien a du mal à se concentrer. Sa mémoire ne fonctionne pas comme elle le devrait². Au lieu d’accélérer ses mécanismes d’apprentissage, la punition, le stress, leur nuit. Un crescendo de la violence Troisièmement, plus on punit, plus la punition est forte. C’est prouvé sur une étude portant sur des rats. L’animal s’habitue à l’intensité d’une sanction. Il faut donc l’augmenter pour obtenir un même résultat. Cruel, même pour un NAC. Est-ce ainsi que vous souhaitez éduquer votre meilleur ami ? En étant de plus en plus violent ? En ne lui inspirant rien d’autre que la crainte ? Je suppose que non. Dans ce cas, continuez à lire. L’alternative à la punition : l’environnement anti-bêtise L’éducation bienveillante repose sur 3 piliers, 3 mécanismes fondamentaux. Je vous livre le premier aujourd’hui – les autres viendront dans les articles à venir. Vous le verrez : l’éducation bienveillante remet complètement en question les acquis traditionnels. Vous serez peut-être surpris, même déconcertés par l’alternative qu’elle propose. Mais accrochez-vous, vous ne serez pas déçus par mes résultats. L’exemple de Maki, serial voleur de poubelle Je vais vous donner l’exemple d’un de mes chiens, Maki — le plus mauvais élève de toute ma meute ! Dès qu’il en a l’occasion, Maki s’amuse à vider la poubelle de la cuisine. Noël dernier, Maki a volé les trois quarts des toasts sur la table basse. Il perce régulièrement des trous dans mes sacs de croquettes pour engloutir son poids en poulet-canard. Vous l’aurez compris : Maki est un incorrigible glouton. Parfois, j’en ris, souvent, j’en pleure. Que propose la méthode d’éducation traditionnelle pour y remédier ? Plusieurs solutions, plus ou moins violentes. Laisser des tapettes à souris sur les tables basses, pour qu’il se pince le museau lorsqu’il renifle l’apéritif. Mettre du poivre sur les sacs de croquettes. Le gronder et le secouer par la peau du cou s’il fait une tentative de vol de poubelle. Ici, le principe est d’attendre que le comportement non voulu surgisse, pour ensuite le sanctionner. C’est tout à fait contre-productif. À en croire les gourous de l’éducation traditionnelle, notre chien doit passer par la bêtise pour être dressé. Conséquence : on doit obligatoirement le punir… Vous n’avez pas besoin d’attendre que votre chien fasse une bêtise pour le dresser. Ne ‘profitez’ pas de son mauvais comportement pour lui apprendre une leçon. Au contraire : grâce à la méthode bienveillante, vous verrez que votre chien apprend bien plus vite de ses réussites… que de ses erreurs. En éducation positive, la clef est la gestion de votre environnement. Il faut créer un environnement qui va :
  • D’une part, rendre un bon comportement probable
  • D’autre part, rendre un mauvais comportement improbable
Ici, un ‘bon comportement’ est par exemple de rester sagement dans son panier pendant qu’on prend l’apéritif. Un exemple de ‘mauvais comportement’ est de déchiqueter les sacs de croquettes en stock. Quand la bêtise devient une habitude : sortir du cercle vicieux Revenons-en à Maki, grand amateur de poubelles. À chaque fois qu’il pèche un reste de sandwich et l’engloutit, il est satisfait de sa bêtise. Normal, puisqu’il y gagne un morceau de sandwich. J’ai beau le punir aussi sévèrement que possible, ça ne change rien. C’est oublié dès que l’occasion de fouiller dans mes déchets se présente à nouveau : il renverse ma poubelle. Pour Maki, le plaisir ultime de manger un reste de tartine moisi parmi mes déchets vaut le coup de se prendre au moins trois claques. Et donc à chaque fois qu’il réussit à voler un détritus, il est motivé pour y retourner et retenter sa chance. C’est ce qu’on appelle l’auto-renforcement. Et dans le cas de Maki, il faut rendre ce comportement ‘non probable’ — plutôt que de le laisser se renforcer. Ici, ma solution est très simple. J’ai investi dans une poubelle plus haute, avec un système d’ouverture plus compliqué. Vous pouvez également poser un pack de bouteilles sur le couvercle, cela dissuade les plus audacieux. Je vide aussi ladite poubelle plus régulièrement — n’oublions pas que nos chiens ont un odorat considérablement plus développé que le nôtre. Les effluves de restes de frites, ça peut donc devenir assez entêtant, voire irrésistible. Je crée un environnement qui rend le comportement non désiré improbable, puisqu’il devient impossible pour Maki de braquer ma poubelle. Maki n’a plus l’occasion de répéter sa bêtise. Et au bout d’un mois, il a même oublié que la poubelle est source de convoitise. Bien entendu, je reste vigilant : il faut à tout prix éviter une rechute (c’est-à-dire un nouveau cambriolage de détritus). Il faudrait alors reprendre le travail à zéro. Ne brûlons pas les étapes ! Je passerai à une poubelle de taille normale quand je serai certain que Maki ne se laissera plus tenter. Et tant pis si cela prend encore un an ! Comprendre son chien et sortir des sentiers battus Arrêtons de penser que l’éducation de votre chien passe par le chemin « bêtise donc punition ». Oui, cela demande une énorme remise en question. Lorsque Médor commet une erreur, mon premier réflexe ne doit pas être de le gronder. Demandons-nous plutôt : « Comment changer son environnement pour que cela ne se reproduise plus ? ». Acceptons que notre chien ne raisonne pas comme nous. Pour lui, il est naturel de manger quelque chose laissé à sa portée, comme cette pauvre baguette abandonnée sur un coin de table. Quand il chipe une tartine, votre chien n’a pas conscience de faire une bêtise. C’est à vous de rendre le vol improbable — voire impossible. La solution : rangez vos tartines. Car plus le chien vole et se régale, plus il a envie de recommencer. Et moins il vole, plus il oublie de voler. Croyez-moi, je suis beaucoup plus ordonné depuis que j’ai adopté Maki ! Je prends mon chien en flagrant délit de bêtise : je le laisse faire ?! On a beau gérer l’environnement de son chien au maximum, parfois, ils trouvent quand même une petite bêtise à faire. Normal, ce sont des chiens. Et on ne contrôle pas tout. Aujourd’hui encore, je surprends parfois Maki en train de lécher les assiettes sales dans le lave-vaisselle ouvert. Dans ce cas, inutile de s’énerver – mais ne laissez pas votre chien faire non plus. Détournez son attention pour qu’il fasse autre chose que la bêtise en question. Refermez le lave-vaisselle, rangez la chaussure mâchouillée… Bref, ne donnez pas à votre chien l’occasion de réitérer (et renforcer) sa bêtise. Si nécessaire, déplacez votre chien -gentiment, sans le sermonner. Par exemple, s’il a fait ses besoins à l’intérieur, emmenez-le dans le jardin. Votre chien va aimer apprendre En bannissant la punition de votre méthode d’éducation, votre chien est moins stressé. Plus motivé. Plus à l’écoute. Vous solidifiez le lien de confiance qui vous unit, et atteignez des niveaux d’obéissance que vous croyiez alors inatteignables. Et d’ici là, n’oubliez pas de vider votre poubelle régulièrement et de ranger vos biscuits apéritifs ailleurs que sur la table basse !  

Claude Lefevre

NB1 : L’éducation positive est difficile et nécessite parfois de l’assistance. Si vous avez besoin de conseils pour la mettre en œuvre, n’hésitez pas à m’en faire part par e-mail. NB2 : Faites part de votre expérience en commentaire : avez-vous su tenir une semaine sans punitions ? Quels ont été les effets sur vos chiens ? J’attends votre réponse ! ¹ Eric Jensen, Le cerveau et l’apprentissage ² http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2003/man290903.html

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