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Quand récompenser rime avec obésité — le meilleur et le pire des friandises pour chiens.

Publié le 30 Janvier 2020

Ce n’est plus un secret pour vous : je suis un fervent partisan de la friandise… et mes chiens aussi. Pour une bouchée au poulet, Maki est prêt à :

  • faire le beau,
  • aboyer,
  • tourner sur lui-même,
  • grimper sur une chaise,
  • puis donner la patte ;

Le tout en un quart de seconde. Quelle motivation !

La friandise oui : mais pas n’importe laquelle. Et pas n’importe comment. Distribuez des "Biscroks" à tout-va, et vous allez droit à la catastrophe : un chien obèse qui aboie pour réclamer son énième biscuit.

Dans cet article, je vous donne un mode d’emploi complet sur la friandise. J’y dénonce les mauvaises marques à éviter. Je vous explique comment l’utiliser pour une éducation réussie. Je vous donne ma méthode pour aussi me faire obéir sans friandises.

3 marques de friandises à éviter systématiquement

Ma voisine, Monique, a une formidable méthode d’éducation. À chaque fois que je la croise au parc, son Épagneule la suit partout. Elle a un rappel exceptionnel. Normal : les poches de Monique sont remplies de friandises.

Seul bémol : sa chienne est énorme. Son ventre traîne presque par terre, et elle peine à courir plus de 10 m. Pourtant, elle n’a que 2 ans. Mais ses problèmes d’obésité la vouent à une mort prématurée.

À quoi bon choisir des croquettes de qualité si votre chien engloutit des biscuits à la farine et au sucre ?

Voici 3 marques qui illustrent tout ce qu’il faut éviter dans une friandise pour chiens industrielle.

Les Biscroks de Pedigree

Voici la composition du Biscrok, que vous pouvez retrouver sur le site de Pedigree1. Bizarrement, cette liste d’ingrédients est bien cachée en bas de page, après tous les avis… « Céréales, viandes et sous-produits animaux, sucres, huiles et graisses, substances minérales, sous-produits d’origine végétale ».

Valeur énergétique : 365 kcal/100 g — soit 36,5 kilocalories par biscuit. C’est énorme — mais pas étonnant, puisque le sucre est le 3ème ingrédient.

Combien pèse votre chien ? Prenons la moyenne : 10 kg (grosso modo la taille d’un Beagle). Chaque biscuit représente alors 7 % de son apport calorique quotidien. Au bout de 14 biscuits (ce qui est peu pour les adeptes de l’éducation positive), votre chien a atteint son quota de calories pour la journée. Et tout ça, sans respecter les besoins nutritionnels de Médor. J’ai calculé le taux de glucides du Biscrok : 63,8 %. Plus du double de la dose maximale recommandée. De la calorie vide.

Taux de protéines : 14,3 % — insuffisant, mais surtout issus de « viandes et sous-produits animaux ». Sabots ? Os ? Cornes ? Plumes ? Pedigree n’a pas jugé utile de nous en informer.

Royal Canin Educ

Royal Canin tente de se différencier avec ses friandises « Educ », faibles en calories. En effet, chaque portion compte moins de 3 calories — 12 fois moins que les Biscroks. Cependant, la composition est affligeante : « tapioca, son de blé, farine basse de blé, lignocellulose, protéines animales (hydrolysées), minéraux. ». Avec en prime, des conservateurs. Lesquels ? Aucun moyen de le savoir.

Le plus choquant dans cette composition est l’absence totale de viande. Pour un carnivore, on ne peut pas faire pire. On note juste la présence de « protéines animales hydrolysées ». L’hydrolyse consiste à bouillir pendant plusieurs heures des déchets alimentaires (os, becs, poils…) dans de l’acide.

Pas étonnant que les friandises Royal Canin soient boudées par beaucoup de chiens2.

Les bâtonnets Dentalife de Purina

Purina conseille un stick par jour pour réduire le tartre. Selon eux, l’efficacité de leur produit est « scientifiquement prouvée ». J’ai essayé de trouver cette fameuse étude scientifique… en vain. Mais passons.

Le plus inquiétant est l’apport en calories vides de ces bâtonnets.

Pour un chien de 10 kg, un stick Dentalife équivaut à 9 % de son apport calorique quotidien. Imaginez ingérer 9 % de calories superflues tous les jours ; vous iriez droit vers l’obésité.

Certains vétérinaires suggèrent donc de réduire la portion de croquette de votre chien au profit des Dentalife. Erreur, et risque de carences !

Car encore une fois, la composition de ces sticks dentaires est catastrophique : céréales (60 % de farine de maïs extrudé, 5 % de farine de blé), glycérol, minéraux, levures, viandes et sous-produits d’origine animale (1,2 %*), huiles et graisses.

Seulement 1,2 % de « viandes et sous-produits animaux » dans les sticks « au poulet ». Honteux, et même dangereux pour un carnivore.

Les 3 caractéristiques d’une excellente friandise

Vous savez maintenant quels types de friandises éviter à tout prix. Rassurez-vous, il en existe aussi des excellentes. Une bonne friandise a 3 atouts :

L’appétence

En éducation, la friandise doit avoir de la valeur pour votre chien. Choisissez une récompense appétissante. Donnez-lui une bonne raison de s’asseoir et de faire le beau plutôt que d’aller jouer avec ses copains.

Une erreur fréquente est de donner au chien des croquettes en guise de friandise. Certes, on contrôle ainsi son poids plus facilement. Mais les croquettes ont peu de valeur : Médor en ingère des dizaines et des dizaines quotidiennement.

N’ayez donc pas peur de salir vos poches avec des friandises humides (ex. : knackis), des morceaux de viande séchée, des boulettes de panse. Médor vous en sera reconnaissant, et son éducation sera un réel plaisir.

Une taille adaptée

Pendant l’apprentissage d’un nouvel exercice, il faut récompenser très régulièrement. C’est primordial pour entretenir la motivation du chien.

Ainsi, je privilégie toujours une friandise la plus petite possible. Mieux vaut donner 5 fois 2 g de Knacki, qu’une fois 10 g. L’apprentissage de l’exercice est ainsi plus aisé, et mes chiens ne risquent pas d’être en surpoids.

Gardez en tête que nos chiens sont bien plus petits que nous. Donner une tranche de saucisson à un chien de 10 kg revient à donner 7 tranches à une personne de 70 kg.

Une composition optimale

On applique les mêmes règles que pour les croquettes : un maximum de viandes, un minimum de glucides, et aucun additif chimique. Voici pour exemple la composition de la friandise préférée de Maki : de la viande de dinde séchée à basse température... Et rien d’autre ! Néanmoins, pour les petits budgets, ou ceux qui récompensent à foison, les friandises naturelles reviennent vite assez chères. Personnellement, le plus souvent je récompense mes chiens à la knacki ! Dédiée à la consommation humaine, sa fabrication est mieux contrôlée que la nourriture pour chien. Ces saucisses sont extrêmement appétantes, et vous pouvez les couper en tous petits morceaux. Comme elles ont un fort taux d’humidité, elles ne sont pas trop caloriques non plus. Enfin, elles sont vraiment abordables, ce qui ne gâche rien. Afin d'éviter le surpoids, si, au cours d’une journée, vous avez beaucoup récompensé votre chien, diminuez sa prochaine portion de croquettes en fonction. Ainsi, il ne risque pas de prendre du poids.

La friandise propulsera l’éducation de votre chien. Voici comment.

Comment la friandise entre-t-elle dans un cycle d’apprentissage ? Pour mieux illustrer ma méthode, je vous donne un exemple concret : apprendre à votre chien à sauter sur une chaise, s’asseoir dessus, et lever la patte.

Segmenter l’exercice, c’est mettre son chien en position de réussite

L’apprentissage s’organise par étape. Ainsi, vous placez votre chien dans une position de réussite. Apprendre à Maki à sauter sur la chaise, s’asseoir et donner la patte en une seule fois est très difficile. Il échouera des dizaines de fois avant de réussir l’exercice. C’est ainsi qu’un chien perd sa motivation. Je segmente donc l’exercice en 4 étapes. Chacune a sa dose de récompenses.

Première étape : lui apprendre à s’asseoir – et récompenser chaque fois que l’exercice est réussi. Facile !

Deuxième étape : donner la patte — donner une friandise dès que le chien lève la patte, puis quand il la pose dans votre main.

Troisième étape : poser ses pattes avant sur la chaise — récompenser.

Quatrième étape : sauter pour y mettre également ses pattes arrière – récompenser.

Enfin, vous associez ces quatre étapes en un petit numéro, au cours duquel vous récompensez régulièrement. Sauter sur la chaise (puis donner une friandise), s’asseoir (friandise), donner la patte (friandise), puis descendre de la chaise (friandise).

Peu à peu, réduisez les friandises jusqu’à ce que le chien ait compris l’exercice : vous ne donnerez alors une friandise qu’une fois l’intégralité du numéro effectué.

Récompenser au quart de seconde près

Le timing de la récompense est primordial. Prenons l’apprentissage du « donne la patte ». Votre chien doit comprendre qu’au moment où il lève la patte, c’est gagné. Il faut donc le récompenser dans la demi-seconde qui suit.

Pas très pratique : farfouiller au fond de ma poche pour trouver une friandise prend parfois 3 à 4 secondes. D’ici là, Maki a le temps de se lever, d’aboyer, et de me sauter dessus pour me lécher le visage. Quand il reçoit enfin sa friandise, il ne sait plus quelle action je récompense.

C’est pour cela qu’il est crucial d’associer la friandise à un signal sonore. Un son que vous émettez systématiquement avant de donner la friandise. Exemple : un mot encourageant, avec toujours la même intonation joyeuse, comme un « ouiii ! », ou bien avec un Clicker.

Le Clicker, ou le "mot-friandise" que vous choisissez, vous permet de capter précisément le moment où votre chien lève la patte, s’assoit, ou saute sur la chaise. Ainsi, il comprend quel est le comportement recherché – et récompensé. Cela augmente considérablement sa vitesse d’apprentissage.

Un chien coopératif sans friandise ? Oui, c’est possible !

Rares sont les maîtres qui ont toujours une friandise dans la poche. Moi-même je sors parfois mes chiens les mains vides. Cela ne les empêche pas d’être coopératifs. Comment faire pour progressivement se passer de la friandise ?

D’abord, quand j’enseigne un nouvel exercice, je ne montre jamais la récompense. J’attends que le chien ait réussi pour sortir la friandise de ma poche. Sinon, le chien prend l’habitude de travailler sous condition : « je fais l’exercice, mais uniquement si tu me donnes la friandise ! ».

Une fois l’apprentissage d’un comportement terminé, je récompense de moins en moins. Au début, c’est systématique, puis 2 fois sur 3, puis 1 fois sur deux, puis un tiers du temps… Jusqu’à le faire de temps en temps de manière aléatoire. Bien sûr, je n’ai jamais totalement éliminé les récompenses de mon quotidien. Mais elles ne sont plus nécessaires pour avoir l’attention de mes chiens.

Cette diminution progressive est très importante pour garder la motivation du chien. Si on arrête du jour au lendemain, il y a de fortes chances que le comportement recherché s’éteigne.

Et vous, quelle est votre méthode de prédilection pour récompenser votre compagnon ? Certains chiens sont plus sensibles à la voix, au jeu, ou à la caresse — le plus important est de trouver ce qui motive réellement votre chien. N'hésitez pas à partager votre expérience et votre avis en commentaire.


1 https://www.pedigree.fr/decouvrez-nos-produits/recompenses/biscuits-biscrok-original-pour-chien

2 Pour voir les commentaires des utilisateurs sur cette friandise :  https://www.zooplus.fr/feedback/shop/chiens/friandises_chien/biscuit_gateau_sec_friandises_chien/biscuits_royal_canin/216469?stars=1

 

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