Blog - Astuces Bien-Être
Vous caressez souvent votre chien ? Il n’aime peut-être pas ça
Combien de fois par jour caressez-vous Médor ?
9, 10 fois ? Plus ?
Il y a encore quelques années, j’avais moi aussi l’habitude de caresser mes lascars à de nombreuses occasions au cours d’une journée :
- au réveil pour leur dire bonjour,
- quand ils se reposaient à côté de moi dans le canapé,
- en rentrant de ma journée de travail,
- pendant nos parties de jeu,
- pour leur dire bonne nuit…
Pour beaucoup, la caresse est un automatisme. En plus d’être agréable, c’est une façon de leur montrer notre affection.
En réalité, nos chiens, eux, la perçoivent différemment.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle est loin d’être toujours agréable.
Certains se porteraient même mieux sans.
La caresse : un signe d’affection pas toujours apprécié
Les chiens sont des animaux sociaux qui apprécient généralement la proximité et l'interaction avec leur propriétaire.
Les caresses peuvent donc renforcer le lien qui unit un chien et son humain.
Toutefois, l’appréciation de la caresse diffère d’un individu à l’autre en fonction de plusieurs facteurs :
- le tempérament,
- l’éducation,
- les expériences antérieures,
- les envies et le moment de la journée.
S’ils ne sont pas favorables aux contacts avec l’humain, le chien peut rapidement monter en pression.
Dans ce cas, on parle de caresse non consentie.
Il s’agit d’un contact physique non désiré ou non apprécié par le chien, qui lui est imposé malgré son inconfort.
En plus de dégrader la complicité, ça rend l’animal anxieux et méfiant à l’égard de son humain : forcer le contact est donc préjudiciable.
Rappelez-vous de ses proches qui vous pinçaient les joues quand vous étiez enfant.
C’était désagréable et vous faisiez tout pour les éviter. Pourtant, pour eux, c’était un signe d’affection, une façon de vous montrer leur amour.
Forcer le contact avec un chien, c’est un peu agir de la sorte.
Si vous vous reconnaissez dans ces mots : ne culpabilisez pas. Vous ne pensiez pas mal faire.
Tout est question de point de vue. En se cantonnant à notre propre vision des choses, on ne saisit pas l’impact de nos actions sur nos poilus.
Le plus important est de comprendre les ressentis de nos compagnons pour y remédier à l’avenir.
La caresse sur la tête : une fausse bonne idée
Que ce soit pour le féliciter, lui dire bonjour ou simplement par réflexe, la plupart des humains caressent leur poilu sur la tête.
Malheureusement, ce contact n’est pas toujours vécu positivement par ce dernier.
Premièrement, voir une main passer au-dessus de lui est stressant. Cela peut l’irriter.
Deuxièmement, il l’associe à une prise de contact trop franche et directe, de laquelle il a tendance à se méfier.
Contrairement aux idées reçues, la majorité des chiens, même sociables, n’apprécient pas d’être caressés sur la tête.
Votre chien apprécie-t-il les caresses ? Ces signes qui en disent long
Pour savoir comment se sent votre chien par rapport à une prise de contact, il faut analyser son langage corporel.
Une attitude positive et joyeuse est synonyme de chien heureux et apaisé :
- des battements de queue,
- une posture générale décontractée,
- une bouche détendue, avec des babines relâchées, voire pendantes,
- des oreilles orientées naturellement ou vers le haut…
En revanche, chez un chien mal à l’aise, vous pourrez repérer des signaux d’apaisement. Il s’agit d’un ensemble de comportements utilisés pour exprimer son anxiété et calmer une situation :
- il se lèche la truffe et bâille à plusieurs reprises,
- le blanc des yeux est apparent et le regard est fuyant,
- ses oreilles sont plaquées en arrière,
- il est tendu et cherche à s’enfuir,
- il tourne la tête…
Si ces signaux ne sont pas écoutés, le chien monte crescendo dans l’agressivité pour se protéger… parfois, il ne fera “que” grogner, parfois, il ira jusqu’à la morsure.
Dès que vous repérez l’un d’entre eux, stoppez les caresses.
Le consentement : une notion négligée, mais nécessaire pour instaurer un climat de confiance et éviter l’accident
Avant même de caresser un chien, il faut l’aborder et obtenir son consentement.
Cela peut sembler évident, mais la notion de consentement est largement sous-estimée dans le milieu canin.
Le chien n’est pas une peluche vivante. Il possède ses propres émotions, angoisses et préférences.
Quand certains sont en demande d’affection, d’autres fuient le contact. Un même chien peut rechercher le contact de son humain à une certaine heure, mais vouloir sa tranquillité l’heure suivante.
Cette étape est d’autant plus importante quand il s’agit d’un chien inconnu - ou du moins un chien qui ne nous appartient pas.
Imaginez-vous en train de marcher dans la rue.
Si vous croisez une connaissance, vous vous saluerez. Mais vous n’aurez pas nécessairement envie de lui faire une accolade.
En revanche, si un étranger vient et vous sert dans ses bras sans prévenir, vous serez surpris et mal à l’aise. Peut-être même que vous aurez un mouvement de recul - et pour les plus sanguins d’entre nous, une réaction agressive.
C’est la même chose pour les chiens.
Quand un humain inconnu s’approche et le caresse, il est mal à l’aise. Il peut chercher à y échapper.
Qui plus est, tous les chiens ne sont pas sociaux et joyeux.
Caresser un chien inconnu sans son accord (ni celui de son humain), c’est prendre le risque de le brusquer et de se faire mordre.
Comment bien caresser un chien ?
Contrairement à ce que l’on peut croire, le chien n’a pas besoin qu’on lui tende la main pour nous sentir. Son odorat est tellement développé qu’il nous sent à plusieurs mètres sans problème.
Ce geste est déjà une intrusion dans son espace.
Même si la majorité des chiens n’ont aucun problème avec le fait qu’on leur tende la main, d’autres, plus sensibles ou moins sociables, vont très vite avoir des réactions démesurées.
Lorsque vous rencontrez un chien pour la première fois, vous pouvez donc simplement attendre et le laisser venir à vous sans faire de gestes vers lui. Selon son attitude, vous pourrez ou non initier un contact.
S’il est enclin à être caressé, privilégiez les flancs, le bas du dos ou le poitrail. Même si chaque animal a ses préférences, ces zones sont en général moins sensibles.
Attention, il ne faut pas mal interpréter mes propos. L’idée n’est pas de bannir les caresses de vos habitudes, mais de prendre en compte son ressenti pour que ces moments de complicité et d’affection soient réciproques et positifs.
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