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A tous ceux qui veulent un chien « obéissant » à tout prix.

Publié le 17 Mai 2020
A tous ceux qui veulent un chien « obéissant » à tout prix.
Traditionnellement, la société nous impose d’avoir des chiens obéissants. Résultat : une question se pose systématiquement chez les propriétaires de chiens. « Comment faire pour rendre mon chien obéissant ? ». Et si on se trompait de question ? Et si, la question réellement importante, était plutôt : « Comment faire pour rendre mon chien heureux ? » Je vois déjà venir les partisans de la dominance, de la hiérarchie, et du dressage de chien traditionnel, avec leurs arguments habituels : « Mais bien sûr ! Mon chien est super heureux quand je le laisse courir où il veut, jusqu’au jour où il se fera écraser par une voiture ! » « Un chien a besoin d’un cadre pour être heureux ! Si on le laisse faire ce qu’il veut, il perd ses repères ! » « Ah oui, mon chien sera bien heureux quand il dormira dans mon lit, et mangera le contenu de mon frigo ! Quand ce sera lui le chef à la maison ! On n’est pas dans le monde des bisounours ici ! ». Prenons un peu de recul. Faire passer le bonheur de son chien avant son obéissance ne revient pas à accepter qu’il se comporte mal. En fait, c’est même l’inverse. Un chien heureux est forcément plus coopératif. Je préfère ici parler de coopération, plutôt que d’obéissance. Le mot « obéissance » est souvent accompagné d’une idée de résignation. De soumission. L’immense majorité des troubles de comportement du chien viennent d’un besoin qu’on aura ignoré. Prenons l’exemple de Paco. Paco est hyperactif. Il détruit le mobilier de la maison. Il ne tient pas en place. Quand ses maîtres le sortent, une heure le dimanche, il est intenable, et tire sans arrêt en laisse. Paco n’est pas obéissant. Mais est-il heureux ? Est-ce qu’un jeune chien, sorti qu’une heure par semaine, peut l’être ? Hélas, non. Paco a besoin de se dépenser. Si ses maîtres le sortaient plus d’une heure par jour, ses problèmes « d’obéissance » seraient résolus. Prenons maintenant l’exemple de Kenza, agressive envers ses congénères. Kenza est une chienne achetée en animalerie, qui se faisait toujours harceler par les autres chiots pendant qu’elle attendait, en cage, de se faire acheter. Ses propriétaires n’ont ensuite pas pris le temps de lui faire rencontrer d’autres chiens. Maintenant, elle en a une peur bleue. Dès qu’elle croise un congénère, elle n’écoute plus rien, et se jette dessus pour mordre. Ses maîtres, pour la contenir, tirent en laisse, et la grondent. Si, à la place, ils avaient pris le temps de satisfaire le besoin de contacts positifs de Kenza ; son besoin de sociabilisation… Aujourd’hui, ils ne se plaindraient pas d’avoir une chienne « désobéissante ». Nos chiens sont obligés de s’adapter à notre mode de vie, souvent au détriment de leurs besoins. Rester enfermé, sans occupation, 8 heures par jour. Dépendre entièrement de nous pour manger. Pour voir des copains. Pour sortir. Malgré tout, rester calme, sans sauter d’excitation quand on rentre à la maison… On en demande déjà beaucoup au chien de compagnie ! Tous ces comportements nous paraissent « normaux », mais ne sont absolument pas naturels pour nos chiens. Alors, plutôt que de s’obstiner à avoir des chiens « obéissants », si on se demandait plutôt : mon chien est-il heureux ? Comment vit-il toutes les contraintes que je lui impose déjà ? Comment rendre sa vie plus agréable ? Vous verrez qu’en répondant à ces questions ; en satisfaisant les besoins de votre chien ; en le rendant heureux, tout simplement… vous aurez, presque malgré vous, un chien de plus en plus « obéissant ».
 

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