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Chien et bébé : attention aux préjugés !

Publié le 11 Août 2023
Chien et bébé : attention aux préjugés !
Récemment, une lectrice m’a envoyé un article en me demandant mon avis sur celui-ci.

Elle est tombée dessus par hasard, et a été indignée par son contenu.

J’ai commencé à le lire, et déjà rien qu’en voyant le titre, on s’attend au pire :
“Les races à éviter avec bébé” ? Alerte aux arguments infondés
En lisant l’article, on découvre une liste de plusieurs races jugées comme inaptes à être en contact avec un bébé.

Voici quelques exemples d’arguments utilisés pour établir un tel constat :

  • Les Bergers Allemands sont des chiens très territoriaux, qui peuvent avoir de sérieux problèmes comportementaux vis-à-vis d’une nouvelle personne dans la famille ;
  • Les Chows-chows et les Terriers Kerry Blue sont des races qui ne supportent pas les étrangers. L’arrivée de bébé peut ainsi devenir un événement vécu comme une agression pour eux et provoquant des réactions violentes de leur part ;
  • Les Chihuahuas, de leur petite taille, ne seraient pas adaptés à un bébé, ce qui pourrait “causer un accident” ;
  • Et enfin, les Bulldogs ne sont pas adaptés à un environnement avec un enfant car, en raison de leur apparence, ils peuvent souffrir de problèmes respiratoires.

Toutes ces affirmations ne se basent sur rien - en particulier ce dernier argument qui m’a laissé dans une incompréhension totale.

C’est infondé ; irrationnel ; et le pire, basé sur des idées reçues.
Des chiens victimes de stéréotypes…
C’est bien la triste réalité. Tous les chiens sont stigmatisés par leur race.

Cet article ne se base sur aucune étude scientifique, mais bien sur des croyances vieilles comme le monde.

Beaucoup de chiens sont catégorisés comme agressifs et méchants, seulement à cause de leurs têtes.

Cela va leur causer de nombreux problèmes - notamment au niveau de l’adoption. Ce sont souvent les derniers à avoir une famille, s’ils la trouvent un jour…

À l’inverse, certaines races vont être considérées comme plus amicales et plus patientes, surtout envers les enfants.

Dans l’article sont mentionnés comme “races faites pour vivre avec bébé” le Labrador, le Golden, le Beagle ou encore le Cavalier King Charles Spaniel.

Décrits comme plus adaptables avec les enfants, ces chiens ont tendance à être adoptés plus facilement.
Cette étude abolit enfin les stéréotypes
Réalisée par l’Université du Massachusetts et publiée en 2022, elle a pour but de démontrer l’impact que la race a sur un chien.

C’est environ 18 000 chiens de 128 races différentes qui ont été observés aux États-Unis sur 7 ans.

Plus de 2000 d’entre eux ont réalisé un test ADN, et sans surprise, la race a effectivement son rôle à jouer sur les traits physiques : au moins 80 % de l’apparence d’un chien est lié à son ADN.

En revanche, sur le comportement, les résultats sont tout autres : seulement 9 % de la conduite du chien est liée à sa race.

Si vous faites partie de mes lecteurs avertis, je ne vous apprends rien : L’attitude de nos canidés est en réalité le résultat de leur environnement et de leur éducation.

Rien à voir avec leur race.

Les comportements comme le rapport d’objet ou la sociabilité envers les humains tiraient plus d’un caractère héréditaire.

On parle alors d'épigénétique. Les gènes des chiens sont influencés et modifiés par leur environnement (entre autre l'éducation fournie) et transmettent ses facultés aux générations suivantes.

Prenons l'exemple d'un élevage d'Épagneuls Bretons qui s'applique à travailler ses lignées pour la chasse.

Plus les générations se suivront, plus les chiens auront des prédispositions à faire du pistage et de la prédation.
Attention, prendre un chien doit rester un choix réfléchi.
Même si les préjugés sur les races ne doivent pas avoir d’impact sur le choix de votre chien, d’autres critères sont à prendre en compte :

Si vous habitez dans un tout petit appartement, évitez les chiens de très grande taille qui ne s’y sentiraient pas à l’aise.

Ou si vous décidez de prendre un deuxième chien. Il faut que les deux soient sociables, et acceptent la compagnie d’un autre chien.

Enfin, il est indispensable que vous ayez du temps pour vous occuper de lui.

Si vous avez l’habitude d’être tout le temps très occupé, et très peu disponible, prendre un chien n’est peut-être pas pour tout de suite.

Adopter un compagnon à quatre pattes, c’est une vraie responsabilité. Il ne faut pas sous-estimer tous les besoins qu’il demande.

Maintenant, si vous vous sentez prêt et que vous avez un enfant en bas âge, voilà comment faire :
Adopter le bon comportement pour une bonne entente !
Il est primordial de bien encadrer la relation chien/enfant, afin qu’il n’y ait pas d’écart des deux côtés.

Même si un chien sait faire la différence entre un adulte et un enfant, il ne va pas être plus tolérant et patient pour autant.

Surtout car les enfants sont plus spontanés et font moins attention à leurs gestes. Ce qui peut facilement agacer ou effrayer un chien.

Par peur que votre chien soit agressif envers lui, vous pourriez, même inconsciemmentchanger d’attitude envers lui : le mettre à l’écart, le repousser, ou encore vous énerver lorsqu'il s'approche, même calmement, de l’enfant.

Votre compagnon à quatre pattes peut être amené à penser qu’il y a vraiment un danger ou que la présence de l’enfant est source de stress ce qui peut entraîner de l’agressivité.

Voici les règles d’or à suivre pour une bonne entente :
  • Ne jamais laisser un enfant seul avec un chien : Plus l’enfant est jeune, moins il est conscient de ce qu’il peut ou ne peut pas faire avec un chien. Un adulte doit donc toujours être présent afin d’intervenir lorsque cela est nécessaire.
  • Apprendre à lire les signaux de communication : Il faut savoir reconnaître les signaux d’inconfort du chien afin de repérer quand l’interaction doit être interrompue.
  • Montrer à l’enfant le bon exemple : Le cerveau d’un jeune enfant a du mal à comprendre la négation. Il est donc plus efficace de lui montrer comment on interagir avec un chien plutôt que de lui dire de ne pas faire ceci ou cela.
  • Délimiter un espace de repos pour chacun : Les enfants comme les chiens ont besoin d’avoir un espace où ils peuvent être tranquilles. Pour le chien, on peut lui dédier un coin de pièce avec son panier où les enfants n’ont pas le droit d’aller. On accorde à Médor son espace à lui, et tout le monde le respecte !

Il m’intéresse de savoir si vous avez-vous déjà fait face à de la stigmatisation envers certaines races de chiens ?

N’hésitez pas à me faire part (ainsi qu’aux autres lecteurs !) de votre expérience en laissant un commentaire.

Amicalement,
Claude Lefevre et mes trois chiens, Pénélope, Maki et Merlin

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