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Les clefs d'une promenade réussie

Publié le 16 Janvier 2019
Les clefs d'une promenade réussie

La moitié des propriétaires ne savent pas promener leur chien. Ils suivent les conseils de dresseurs traditionnels pour avoir un chien au pied. Un chien qui fait ses besoins sur commande. Un chien qui ne renifle pas à tout va. Ce faisant, ils se félicitent d’avoir un animal « bien dressé », « obéissant ». Complètement soumis et dépendant. Un esclave.

J’ai beau essayer de comprendre, impossible d’y adhérer.

Contrôler son chien en lui imposant de faire ses besoins sur commande, c’est de la maltraitance.

Donner un coup de collier étrangleur à un chien qui renifle un arbre, c’est de la violence injustifiée. Un chien qui n’a aucune liberté, même pendant ses promenades, c’est un chien soumis. Un chien contraint. Un chien qui, à terme, sera inévitablement malheureux et complètement dépendant.

Aujourd’hui, je pousse un grand coup de gueule contre les dresseurs qui nous incitent à contrôler nos animaux, même pendant leurs promenades. La promenade est d'abord un moment de détente pour votre compagnon -ce n'est pas une nouvelle occasion de le contrôler !

Les maîtres se plaignent d’avoir un chien qui s’ennuie. Qui détruit. Hyperactif. Qui leur réclame sans arrêt de l’attention. Tout ça, ce sont les symptômes d’une promenade ratée. À vouloir contrôler tous les aspects de la vie de son chien, et notamment sa promenade, on finit toujours perdant.

Je vous dis ça, car hier soir, je suis tombé sur un « tuto » YouTube, avec un mode d’emploi pour la marche en laisse. Pendant toute la vidéo, le pauvre animal montre des signes de détresse. Il se lèche répétitivement la truffe. Il courbe l'échine. Ses oreilles sont plaquées contre sa tête. Il n'ose à peine bouger par peur des représailles.

Votre chien passe son temps à vous attendre pour se défouler. Le brider pendant sa promenade, c'est le faire souffrir. Imaginez : vous avez très faim. Vous n’avez pas mangé depuis deux jours. On vous convie à un grand buffet… mais on ne vous autorise qu’à manger un bouillon fade, avec une fourchette. C’est sadique.

De bons tutos pour promener son chien existent, mais ils sont difficiles à trouver. Il faut savoir faire le tri entre bons éducateurs canins et charlatans. J’ai fait ce tri, j’ai trouvé des blogs, des articles, des vidéos bienveillantes sur la marche en laisse. Je vous partage mes découvertes, et c’est pour cela que je vous écris et vous partage ma flamme et ma passion.

La balade des chiens heureux

Soyons clairs. Je ne vous interdis pas de profiter d’une promenade pour éduquer votre chien. Bien au contraire !

Néanmoins, le premier objectif d’une balade doit être de défouler votre chien. Physiquement et intellectuellement. J’ai pour philosophie de laisser mes chiens détachés au maximum. Ils ont la liberté d’explorer à tout va, de courir vite, et de vaquer à leurs occupations préférées. À savoir : plonger dans un lac à 3°, se rouler dans le crottin, faire le tour des poubelles du parc, et j’en passe. Ils s’amusent, ils se défoulent, ils se détendent.

Certes, pendant leurs promenades, mes chiens ne sont pas des exemples d’obéissance ! C’est même la franche rigolade. Mais quand je pars au travail, je sais qu’ils passent ensuite la journée à ronfler paisiblement.

Et si vous ne pouvez pas détacher votre chien ? Peut-être qu’il n’a pas de rappel. Pour ma part, Maki se promène en longe à cause de son instinct de chasse trop développé. Les pauvres lapins du parc m’en sont reconnaissants ! Cela ne l’empêche pas de se défouler. Sachez que pour un chien, renifler demande autant d’énergie qu’un sprint. Analyser les odeurs, pister, se concentrer... ça le fatigue. Même si Maki court moins que ses copains, il est tout aussi fatigué à la fin de sa promenade.

La clef pour une sortie réussie : laissez votre chien faire sa vie ! Inutile de vouloir le contrôler sans arrêt. Médor a besoin de renifler, d’aller et venir, de marquer son territoire… De faire des trucs de chiens quoi ! Avant de travailler son éducation, assurez-vous que votre chien a profité de sa promenade pour se détendre.

À bas les colliers étrangleurs : voici l’outil fantastique pour une promenade en douceur - pour vous et votre chien

Vous connaissez mon point de vue sur le collier étrangleur. C’est un outil barbare, dangereux, et inutile. Le cou de votre chien est fragile, et contient des organes primordiaux – son œsophage, sa trachée, sa veine jugulaire, son artère carotide, sa glande thyroïde, son larynx, ses vertèbres cervicales… Un coup de collier étrangleur peut signer son arrêt de mort. Aujourd’hui, je veux vous proposer une alternative non violente. Un outil confortable pour votre chien comme pour vous. Je l’utilise avec Maki depuis quelques années, et il a complètement révolutionné mes promenades.

Ce petit bijou de l’éducation positive, c’est le harnais anti-traction. Sa particularité : la laisse s’attache devant, au niveau du poitrail. Résultat : quand votre chien tire, il est déséquilibré, et change automatiquement de direction. Il a aussi moins de force qu’avec un harnais attaché au dos. Avec ça, Maki a beau tirer de toutes ses forces, je ne finis plus dans les buissons ! Il a très vite compris le principe de la marche en laisse, avec douceur.

Et la laisse ? Je la veux longue. Le but : le chien peut renifler autour de vous, sans vous tracter pour autant. Pour mes chiens, j’utilise une laisse à trois points - réglable à 3 niveaux de longueur différents. Elle est plus longue (2m50) en début d’apprentissage, dans les parcs, les grandes allées… et plus courte quand la marche en laisse est maîtrisée, en ville (1m20). J’adore cette laisse réglable.

Au secours! Mon chien est un vrai tracteur!

Je compatis. Il y a quelques années, je n’avais aucune notion d’éducation. Avoir un chien qui tire en laisse, c’est très embêtant. Moi, j’en avais trois, de 20 kg chacun, qui tiraient tous en même temps ! Imaginez le calvaire des promenades en ville... La corvée.

Voici la méthode d’apprentissage de la marche en laisse. Je dis bien, la marche en laisse : pas la marche au pied. La différence : je ne demande pas à mon chien de rester à ma droite, en suivant tous mes gestes. La marche en laisse, c’est un contrat simple : «tu es libre de tes mouvements dans la limite de ta laisse». Je demande juste à mon chien de se déplacer près de moi, sans tendre la laisse.

Ma technique : renforcer le bon comportement… et rendre inopérant le mauvais. C’est le B.A.-BA de l’éducation positive. Quand la laisse est détendue, j’encourage mon chien. Merlin est sensible aux caresses ; Maki, lui, ne jure que par la friandise. Mais encore plus important : tant que la laisse est détendue, je laisse mes chiens explorer comme bon leur semble. Ça veut dire que s’ils veulent s’arrêter pour renifler, je les attends. De temps à autre, je ralentis, je les laisse passer de droite à gauche. C’est le deal.

Et que faire si mon chien ne respecte pas sa part du contrat ? Si la laisse détendue donne accès aux odeurs, mouvements, etc., la laisse tendue, elle, ne le permet pas. Quand Pénélope tire pour aller renifler un terrier, je fais trois pas en arrière. Elle n’ira qu’une fois la laisse détendue.

Attention, c’est un travail de longue haleine ! Il suffit de relâcher ne serait-ce qu’une semaine, et votre chien reprend vite l’habitude de tirer. La constance est la clef ! Allez-y progressivement, en commençant avec une laisse longue dans un endroit peu fréquenté. Quand l’exercice est maîtrisé, vous pouvez raccourcir la laisse et promener votre chien en ville.

À très bientôt,

Claude Lefevre et ses trois chiens, Pénélope, Maki et Merlin.

PS1 : J’ai oublié le plus important ! Avant d’enseigner la marche en laisse à Médor, posez-vous la question : pourquoi mon chien tire-t-il en laisse? Et oui, car avant d’essayer d’effacer un comportement, il faut en trouver la cause. Il cache peut-être quelque chose de plus grave. Par exemple :

  • Un besoin d’exploration inassouvi — le chien est un explorateur par nature. Il adore sillonner ses alentours. Avant de lui apprendre à rester attaché, assurez-vous que son besoin d’exploration soit comblé.
  • Un manque d’activité physique – Vous adoptez un border colley. Vous le promenez 20 minutes par jour. Pas étonnant s’il tire en laisse à s’en étouffer : il a besoin d’évacuer son énergie. Avant de lui apprendre la marche en laisse, assurez-vous qu’il se dépense assez !
  • Un manque d’autocontrôle: autre comportement : votre chien marche au pied, jusqu’à ce qu’il tombe sur quelque chose d’extrêmement attirant. Un autre chien, un morceau de biscuit, une proie potentielle… Et là, PAF ! il fait un bond en avant, manquant de vous arracher le bras. Il s’agit ici d’un chien qui perd son contrôle face à une émotion forte — gourmandise, excitation, peur… Dans ce cas, il faut travailler ce que j’appelle les « auto-contrôles ». C’est un sujet passionnant — à tel point que j'en reparle dans mes lettres -si ce n'est pas encore fait, n'hésitez pas à vous y inscrire. Décidément, l’éducation canine est un sujet intarissable !

PS2 : Acceptez que chaque chien ait son rythme d’apprentissage. Maki a un sacré caractère, mais il est très motivé par la nourriture. L’idée de gober une friandise le rend soudainement très attentif et intelligent. Il a vite compris le principe de la marche en laisse. Merlin, au contraire, est très excitable. Il a du mal à se concentrer, donc il lui a fallu plus de temps. Ce n’est pas grave ! L’important est d’avancer à son rythme et dans la bonne humeur.

Et surtout, finissez toujours par une note positive !
 

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