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Chien et rentrée scolaire : préparer son animal aux nouveaux rythmes

Septembre arrive à grands pas. Dans quelques jours, les cartables vont reprendre le chemin de l'école, les réveils sonneront plus tôt, et cette douce routine estivale va laisser place à l'effervescence de la rentrée. Mais au milieu de tous ces préparatifs, avez-vous pensé à Médor ?
Votre fidèle compagnon a passé deux mois à vos côtés. Deux mois de grasses matinées partagées, de longues balades improvisées, de jeux dans le jardin avec les enfants. Et soudain, du jour au lendemain, tout va changer. Comment vit-il cette transition ? Comment l'accompagner au mieux ?
Quand la routine familiale bouleverse celle de votre chien
Il faut bien l'admettre : nos chiens sont de véritables créatures d'habitudes. Médor a intégré depuis longtemps que le dimanche, c'est grasse matinée jusqu'à 10h. Que le mercredi, les enfants restent à la maison. Que pendant les vacances, papa et maman sont disponibles pour des câlins à tout moment.
Cette capacité d'adaptation aux rythmes familiaux est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles nous aimons tant nos compagnons. Ils épousent parfaitement notre mode de vie... jusqu'à ce qu'il change brutalement.
Car c'est bien de cela qu'il s'agit : un changement brutal. Imaginez-vous si, du jour au lendemain, votre propre routine était complètement bouleversée. Vous ressentiriez probablement un certain stress, non ? Eh bien, votre chien éprouve exactement la même chose.
Le réveil qui sonne à 7h au lieu de 9h, les départs précipités, ces longues heures de solitude qui n'existaient pas pendant l'été... Autant d'éléments qui peuvent déstabiliser profondément votre animal. Certains chiens l'expriment par des destructions, d'autres par des aboiements excessifs. D'autres encore peuvent développer une malpropreté soudaine ou perdre l'appétit.
Les signaux que votre chien vous envoie
Maki, l'un de mes chiens, m'a donné une belle leçon il y a quelques années. C'était sa première rentrée avec nous. Pendant tout l'été, il avait pris l'habitude de suivre les enfants partout, de participer à tous leurs jeux. Puis septembre est arrivé.
Le premier jour d'école, je l'ai retrouvé en rentrant du travail avec mes plus belles chaussures... complètement détruites. Le lendemain, c'était le coussin du canapé. Le surlendemain, il avait gratté la porte d'entrée au point d'y laisser des marques.
Maki ne faisait pas de "bêtises". Il m'envoyait un message clair : "Je ne comprends pas ce qui se passe, et ça m'angoisse."
Votre chien peut vous envoyer ce type de signaux de différentes manières. Certains deviennent soudain très collants, ne vous lâchant plus d'une semelle quand vous êtes présents. D'autres, au contraire, se montrent distants, comme s'ils vous "boudaient". Quelques-uns développent des comportements compulsifs : léchage excessif, tournage en rond, halètement sans raison apparente.
Tous ces comportements ont un point commun : ils expriment un mal-être. Et c'est là que votre rôle devient crucial.
L'art de la transition progressive
La solution ne consiste pas à ignorer ces signaux en espérant que "ça va passer". Elle réside dans l'anticipation et la progressivité. Exactement comme vous préparez progressivement vos enfants à la rentrée en leur parlant de leur nouvelle maîtresse ou de leurs nouveaux camarades, vous pouvez préparer votre chien à ces changements.
Commencez cette préparation une quinzaine de jours avant la rentrée effective. Avancez progressivement l'heure du lever. Pas de 2 heures d'un coup, bien sûr, mais de 10 à 15 minutes chaque jour. Votre chien s'adaptera ainsi naturellement au nouveau rythme sans subir de choc.
Modifiez également les horaires des repas et des sorties. Si habituellement Médor mange à 12h30 pendant les vacances, mais qu'il devra manger à 11h30 une fois la rentrée passée, effectuez cette transition en douceur.
Entraînez-vous aussi aux absences. Pendant les vacances, vous étiez peut-être toujours présents. Commencez à vous absenter quelques heures, puis augmentez progressivement la durée. Votre chien comprendra ainsi que ces moments de solitude sont normaux et temporaires.
Créer de nouveaux repères rassurants
L'être humain a cette faculté merveilleuse de pouvoir expliquer les changements. Vous pouvez dire à votre enfant : "Demain, c'est la rentrée, tu vas retrouver tes copains." Votre chien, lui, ne comprend pas ces explications. Il a besoin de repères concrets, de rituels qui le rassurent.
Instaurez un rituel matinal spécial. Avant que chacun parte de son côté, accordez quelques minutes privilégiées à votre chien. Pas besoin d'une séance de jeu interminable, mais quelques caresses, quelques mots doux, peut-être un petit exercice qu'il aime bien. Ce moment deviendra pour lui le signal que la journée commence bien, même si elle sera différente de celles des vacances.
De même, organisez les retrouvailles du soir. Évitez l'effusion excessive qui pourrait renforcer son anxiété de séparation. Saluez-le calmement mais chaleureusement, puis reprenez progressivement vos activités communes. Ce rituel lui apprendra que les séparations sont suivies de retrouvailles heureuses.
L'environnement, votre allié précieux
Pendant votre absence, l'environnement de votre chien joue un rôle crucial dans son bien-être. Un chien qui s'ennuie est un chien qui peut développer des comportements indésirables.
Préparez-lui un espace de confort avec son couchage habituel, de l'eau fraîche toujours disponible, et quelques occupations. Un Kong fourré de pâtée peut l'occuper un bon moment. Un os à mâcher naturel lui procurera détente et satisfaction. Évitez simplement de multiplier les jouets : mieux vaut en proposer quelques-uns en rotation.
Certains chiens apprécient qu'on leur laisse un vêtement avec notre odeur. Cette présence olfactive peut les rassurer durant nos absences. D'autres préfèrent qu'on leur laisse la radio ou la télévision allumée, le silence complet les angoissant.
Quand l'anxiété prend le dessus
Malgré toutes vos précautions, votre chien peut développer une véritable anxiété de séparation. Cette anxiété ne doit pas être prise à la légère, car elle peut rapidement s'aggraver si elle n'est pas traitée.
L'anxiété de séparation se reconnaît à des signes spécifiques. Les destructions se concentrent généralement près des points de sortie : porte d'entrée, fenêtres. Votre chien peut haleter excessivement, saliver, ou même avoir des troubles digestifs. Ces comportements n'apparaissent qu'en votre absence et cessent dès votre retour.
Dans ce cas, la nature peut vous offrir des solutions douces. La valériane, connue pour ses propriétés relaxantes, peut aider votre chien à retrouver sa sérénité. La passiflore diminue l'anxiété sans provoquer de somnolence excessive. L'aubépine régule le stress, particulièrement au niveau cardiaque.
Les Fleurs de Bach constituent également une approche intéressante. Le Rescue Remedy peut vous dépanner dans les situations d'urgence, tandis que Mimulus convient aux chiens dont les peurs sont bien identifiées.
Attention cependant : ces solutions naturelles ne dispensent pas de consulter votre vétérinaire, surtout si les symptômes persistent ou s'aggravent.
Impliquer toute la famille dans cette transition
La rentrée peut devenir l'occasion de responsabiliser davantage les enfants vis-à-vis de leur compagnon à quatre pattes. Un enfant de 8 ans peut parfaitement remplir la gamelle d'eau ou donner quelques croquettes. Un adolescent peut assumer une partie des sorties quotidiennes.
Cette responsabilisation présente un double avantage : elle soulage les parents dans leur organisation, et elle crée des liens privilégiés entre l'enfant et le chien. Médor comprend qu'il reste un membre important de la famille, même si les rythmes changent.
Veillez cependant à maintenir une cohérence éducative. Tous les membres de la famille doivent appliquer les mêmes règles. Si papa autorise le chien sur le canapé mais que maman l'interdit, vous créerez une confusion supplémentaire dans cette période déjà délicate.
Transformer cette épreuve en opportunité
Avec le recul, cette première rentrée difficile de Maki s'est révélée être une formidable opportunité. Elle nous a obligés à créer de nouveaux rituels, à instaurer des moments privilégiés que nous n'aurions peut-être jamais pensé à mettre en place autrement.
Aujourd'hui, Maki attend avec impatience notre petit rituel matinal. Il sait qu'avant notre départ, nous avons "notre" moment. De même, il a appris à apprécier ses moments de solitude, qu'il met à profit pour se reposer ou s'occuper avec ses jouets préférés.
La rentrée de votre chien peut elle aussi devenir une opportunité de renforcer votre complicité et de lui apprendre de nouvelles compétences. Un chien qui sait bien vivre les moments de solitude sera plus épanoui tout au long de sa vie.
Quand faire appel à un professionnel
Parfois, malgré toute votre bonne volonté, la situation peut vous échapper. Si votre chien développe des comportements destructeurs massifs, s'automutile, refuse de s'alimenter pendant plusieurs jours, ou manifeste une agressivité nouvelle, n'hésitez pas à consulter.
Votre vétérinaire pourra d'abord écarter toute cause médicale. Un comportementaliste canin vous aidera ensuite à mettre en place des stratégies éducatives adaptées. Dans les cas les plus complexes, un vétérinaire comportementaliste pourra envisager un traitement complémentaire.
La rentrée scolaire marque un tournant dans la vie familiale. En anticipant l'impact de ces changements sur votre fidèle compagnon et en l'accompagnant avec patience et bienveillance, vous transformerez cette période potentiellement stressante en une transition harmonieuse.
Rappelez-vous que chaque chien est unique. Certains s'adaptent rapidement, d'autres ont besoin de plus de temps. L'essentiel est de rester à l'écoute de votre animal et de lui offrir le soutien dont il a besoin pour traverser sereinement cette étape.
Avec un peu d'anticipation et beaucoup d'amour, la rentrée peut même devenir l'occasion de créer de nouveaux moments complices et de nouvelles habitudes bénéfiques pour toute la famille !
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