Chiens mordeurs : la solution simplissime pour éviter les morsures

Il existe des problèmes gravissimes, dont la solution est d’une simplicité déconcertante.

L’histoire de Maya en est un bon exemple.

Maya, chien "mordeur"

Maya est la chienne d’un de mes collègues, Alain. C’est une jeune épagneule, dont on ne connait pas le passé.

Maya est adorable, mais voilà, il y a un problème : les inconnus qui entrent chez elles sont une énorme source de stress pour elle.

Pour Maya : étranger = danger. Il est de son devoir de protéger son territoire ; sa famille.

Au départ, Maya se contentait de grogner, et de se rendre à son panier, la queue entre les pattes, le regard anxieux. Puis elle a pris en confiance. Quelques mois plus tard, elle aboyait sur les invités. Dès lors, son agressivité n’a fait qu’augmenter.

Une semaine plus tard, elle claquait des dents autour des chevilles.

Un jour, elle a mordillé un mollet. Plus de peur que de mal, mais mon collègue Alain a commencé à s’inquiéter.

Comment résoudre ce problème ? Faut-il gronder Maya pour lui faire comprendre que ce comportement n’est pas acceptable ? Faut-il la laisser dans une autre pièce quand il y a des invités ?

Puis un jour, survient l’inévitable : Maya mord.

Alain faisait faire des travaux chez lui. Maya est tombée nez à nez avec un peintre. Dans la panique, elle lui a sauté dessus et lui a mordu la cuisse.

Une grosse frayeur et quelques points de suture.

Heureusement, le peintre était compréhensif, et n’a pas porté plainte.

Heureusement, mon collègue Alain n’a pas baissé les bras.

Heureusement, personne n’a décidé que Maya méritait d’être catégorisée de "chien mordeur", avec toutes les conséquences que cela engendrait.

Mais Alain est arrivé au travail un lundi matin, bien embêté.

Normal : un chien qui mord, ça reste grave.

Mais un problème gravissime peut avoir une solution… simplissime.

La solution pouvait-elle être si simple ?

J’ai parlé avec Alain de Maya, et je lui ai proposé une solution. Une technique d’une simplicité déconcertante.

Je vous avoue qu’en lui proposant cette solution, j’y croyais moi-même qu'à moitié.

Maya avait l’air d’avoir atteint un niveau de stress très élevé. L’intervention d’un éducateur semblait nécessaire.

Mais j’ai d’abord proposé à Alain de donner des friandises à chaque nouvelle personne qui entrait chez lui.

"Cela doit être systématique : dès que tu as un invité, que Maya connait ou non ; dès que quelqu’un sonne, toque, ou entre, il doit impérativement donner à Maya une bonne friandise. Pas une croquette, pas une caresse : mais une super-récompense très appétissante."

Je me suis demandé si Maya oserait même accepter de la nourriture de la part d’un étranger… Mais cela valait le coup d’essayer.

Bingo : une semaine plus tard, le problème d’Alain est résolu !

Quelques jours plus tard, je croise de nouveau Alain – il est ravi de m’annoncer que la "technique des friandises" a porté ses fruits.

Rien qu’en donnant des knackis à ses invités, Alain a réussi à complètement changer l’état d’esprit de son chien.

Maya n’a plus peur des étrangers. En quelques répétitions, l’association était faite : invité = friandise. Plus d’aboiements, plus de stress, et certainement plus de morsures.

Parfois, les problèmes comportementaux demandent de lourdes adaptations ; de longs processus de rééducation ; des heures de travail et de patience.

Et d’autres fois, une pochette de friandise suffit. Comme pour Maya - qui aurait cru que c’était si simple ?