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Mettre des mots sur les pensées de mon chien.

Publié le 10 Novembre 2020
Mettre des mots sur les pensées de mon chien.

Nos émotions négatives sont 100 fois plus lisibles que nos émotions positives.

Si on ne fait pas attention, quelle image donnons-nous à nos chiens ?

L'image d'un humain frustré ; énervé ; colérique... Et cela influence, malgré nous, la relation que nous entretenons avec nos poilus.

Nos émotions s’expriment, inconsciemment, ou consciemment, par nos gestes, le ton de notre voix, les mots que nous choisissons.

Pour nos chiens, le système est le même. Il suffit de prendre le temps de les lire et les comprendre pour voir qu’ils s’expriment autant que nous.

Malheureusement, ils ne peuvent pas mettre de mots sur ce qu’ils pensent et ressentent.

C’est donc à nous d’apprendre à comprendre et gérer notre état mental pour éviter qu’il entrave nos échanges.

Mais aussi d’interpréter au mieux celui de nos chiens afin d’agir en conséquence.

Voici donc mes 3 conseils, indispensables pour entretenir une relation harmonieuse et respectueuse avec votre chien :

Conseil 1 : Je "pygmalionne" ma pensée !

Si vous vous surprenez à penser “de toute façon ça fait des jours que nous travaillons là-dessus, on n'y arrivera jamais” arrêtez-vous immédiatement.

Vous pratiquez l’effet Golem. C’est-à-dire qu’en voyant votre chien comme « un cancre », vous le rendez sous-performant.

À l’inverse, lorsque vous pensez positif et croyez en son intelligence, votre chien surperforme. C’est l’effet Pygmalion

Si même en croyant aux compétences de votre chien, l’exercice semble trop compliqué pour lui, voici comment procéder :

Si vous êtes déjà en pleine séance d'apprentissage, revenez sur quelque chose de plus simple, quelque chose que votre chien connaît mieux.

Normalement, il vous répondra rapidement et correctement. Récompensez-le et arrêter la séance.

Quel intérêt de poursuivre un apprentissage si vous-même n'y croyez pas ?

Aucun, à part détériorer la relation créée avec votre chien.

Vous avez entièrement le droit d’avoir des baisses de confiance en vous, de ne pas vous sentir à la hauteur.

On ne peut pas toujours être parfait, nous sommes humains avant tout.

D’autant plus que votre chien le ressent aussi.

Si vous partez et perdant et démuni de tout optimisme, votre chien ne sera pas non plus dans les meilleures conditions pour apprendre de nouvelles choses.

Cela vous démotive davantage, lui aussi, bref, vous entrez dans un cercle vicieux.

L’essentiel face à ce genre de situation est de réussir à en prendre conscience, de se laisser du temps pour améliorer ses pensées… et mieux repartir ensuite !

Conseil 2 : J’écoute l'état émotionnel de mon chien.

Comme vous, votre chien a des jours avec et des jours sans.

Et parfois, même si vous y mettez toute l'énergie du monde ; faire une séance d’apprentissage ne l’intéressera pas – ou très peu.

Si vous suivez un planning bien précis, toute votre organisation est perturbée.

Si vous êtes simplement très motivé aujourd'hui, c'est frustrant.

Que faire dans ce cas ? Vous avez deux options.

La première ; forcer l’apprentissage.

Insistez, proposez (beaucoup trop) de choses... vous tentez de mettre de l’énergie pour deux.

Au final, votre moral tombe en quelques secondes.

Votre chien lui, n’a clairement plus du tout envie de faire quoi que ce soit et pire ; il garde une mauvaise image des apprentissages.

Le moment n'a pas été agréable, il n’a aucune hâte d'échanger à nouveau avec vous là-dessus.

La seconde option ; accepter et vous adapter.

Le meilleur enseignement que nous donne nos chiens est bien l’adaptation !

Que ce soit dans notre quotidien ou dans les apprentissages, il y a toujours de nouveaux paramètres qui entrent en jeu.

Bien sûr, je ne vous dis pas de tout abandonner.

Simplement, adaptez votre demande à son énergie.

Si vous voyez qu’il n’est pas très motivé ou particulièrement distrait : reprenez des apprentissages qu’il connaît déjà ; demandez peu et récompensez beaucoup ; raccourcissez la durée des séances... Il vaut mieux 1 minute efficiente que 5 minutes de confrontation !

Conseil 3 : Je traite la cause et non les symptômes. 

Tous les jours, je reçois des messages avec des questions bien précises :

“Mon chien a peur de l’orage, quelles eaux florales puis-je lui donner ?”

“J’ai deux chiens, un calme et un énervé. J’ai toujours peur lorsque le plus farouche s’attaque à l’autre, la lavande peut-elle les apaiser ?

Ou des affirmations toutes simples :

“Mon chien était agressif avec les autres chiens, je lui ai mis une muselière et maintenant tout va bien”

“L’éducation aux friandises ? Ça ne marche pas mon chien fait toujours pipi à l’intérieur !”

Quand je reçois ce type de message, c’est toujours difficile pour moi d’y répondre.

Tout d’abord, car je n’ai pas toujours le temps - alors que j’aimerais pouvoir échanger individuellement avec chacun de mes lecteurs.

Mais surtout, car il s’agit souvent de symptômes à traiter, et non de cause.

Bien sûr, les plantes et la muselière vont vous aider.

Il s’agit d’outils complémentaires à l’apprentissage que vous allez faire avec votre chien. Pas de solutions définitives pour camoufler le problème.

Dans 99% des cas, la première question à se poser est pourquoi ?

Prenons un exemple ; votre chien a mordu un congénère.

Pourquoi ? Parce qu’il est agressif envers les autres chiens.

Pourquoi ? Parce qu’il en a peur.

Pourquoi ? Car il a vécu une expérience traumatisante lorsqu’il était chiot.

Pourquoi ? Parce qu’il n’avait pas les bons codes canins.

Maintenant vous savez que lui mettre une muselière ne résoudra rien.

Par contre, reprendre son apprentissage sur la socialisation avec des chiens bien codés va traiter la cause, et donc, le véritable problème.

Ce principe du “pourquoi ?” est adaptable à toutes les situations :

  • Un chien a peur de l’orage ? Désensibilisons-le avant de lui donner des plantes.
  • Deux chiens se battent ? Comprenons la raison de leur mésentente et adaptons leur environnement en conséquence.

Chaque situation est différente, chaque chien a une histoire, une personnalité propre à lui-même.

Vous n’arriverez peut-être pas à la même conclusion pour deux chiens différents alors que les symptômes de départ sont les mêmes.

Par exemple, Arthus, Jack Russel, urine à l'intérieur quand on le laisse tout seul parce qu'il panique ; alors que Jenko, Bouvier Bernois, fait du marquage lié à l'adolescence.

Nos chiens n’ont pas des réactions “étranges” sans raison.

Ils n’ont simplement pas toujours les mots pour s’exprimer sur la situation.

  1. « Pygmalion à l’école », livre de Rosenthal et Jacobson (1968)
 

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