Attention, car cet article risque d’être en total désaccord avec tout ce que vous aurez pu lire sur internet jusqu’à présent… Mais tant pis, il faut dire les choses :
La plupart des mutuelles pour animaux sont au mieux, pas rentables ; au pire, une véritable arnaque.
Vous avez été nombreux à me demander mon avis sur le sujet. Moi-même, j’étais partagé. L’idée qu’un assureur prenne en charge les soins de mes trois chiens lorsqu’ils vieilliraient semblait bonne.
La réalité est hélas moins glorieuse.
L’assurance de l’animal de compagnie est une des plus rentables du marché – et pour cause.
Cette lettre reprend notamment un article publié dans 60 Millions de Consommateurs à ce sujet
(1).
Voici 4 choses que les mutuelles pour animaux ne mentionnent jamais dans leurs publicités (ou alors en tout petit à la fin du contrat)… et qu’il faut à tout prix savoir avant de signer.
Les soins sont plafonnés entre 1500 et 2000 € par an
Première chose à prendre en compte : en cas de gros accident, maladie grave, opération lourde… l’assurance ne prendra pas en charge tous vos frais vétérinaires.
D’abord, il faut payer une franchise, plus ou moins importante. Par exemple, chez Animomut, elle tourne autour de 20 € - voire plus, selon la formule.
Surtout, l’assurance ne couvre jamais la totalité des soins. Au mieux (si vous optez pour la garantie la plus complète – et donc la plus chère), l’assureur prendra en charge entre 70% et 80% des frais vétérinaires.
Pire encore : il existe des plafonds annuels de remboursement, entre 1500 et 2000 € selon la formule choisie. Ces limites sont insuffisantes si votre chien est atteint d’une maladie grave. Sachez par exemple que l’opération d’une dysplasie sur un Bouvier Bernois coûte en moyenne 3000 € (sans compter la rééducation) ; une séance de radiothérapie sur un chien cancéreux coûte à elle seule 1000 €…
Donc même avec une assurance, vous n’êtes pas à l’abri de débourser d’énormes sommes pour préserver la santé de votre chien.
Votre chien est vieux, ou en mauvaise santé ? Non merci, au revoir.
Une assurance, c’est rentable quand on a un vieux Bouledogue allergique qui souffre de divers problèmes de peau et avec des difficultés respiratoires. Par exemple.
Hélas, si votre chien souffre d’une pathologie congénitale ; d’une maladie chronique ou héréditaire ; s’il a souvent des problèmes de santé… L’assurance refuse alors de le prendre en charge.
Les mutuelles ne veulent pas prendre de risque : elles assurent les chiens en bonne santé… et jeunes.
Aucune assurance n’accepte de prendre en charge un chien de plus de 10 ans. Certaines, comme la mutuelle de Carrefour, acceptent uniquement de prendre en charge les chiens entre 3 mois et 4 ans.
Si vous souhaitez assurer votre animal, il faut donc signer pendant qu’il est jeune, et en bonne santé.
Mais est-ce alors rentable pour vous ?
Eh bien non : dans l’immense majorité des cas, vous perdez (beaucoup) d’argent
Certes, c'est comme ça que n'importe quelle assurance fonctionne. Mais c'est particulièrement flagrant avec les mutuelles animaux, où l'assureur s'en met vraiment plein les poches.
J’ai fait le test, avec Pénélope, croisée Montage des Pyrénées.
J’ai demandé une garantie intégrale, qui couvre, en plus des frais d’hospitalisation / chirurgie, les frais liés aux vaccins et la garde en cas d’hospitalisation du propriétaire.
Le tarif proposé était de 34,20 € par mois – soit 410 € / an.
C’est énorme – surtout si on considère qu’en moyenne,
nous dépensons 275 € de frais vétérinaires sur nos animaux chaque année(2).
Là,
c’est presque le double.
À cela s’ajouteront les frais vétérinaires que l’assurance ne prend pas en charge :
- Une partie des vaccins (l’assurance prend en charge 30 €, mais pour les vaccins de base, par exemple, il faut compter minimum 50 €) ;
- 20% des frais chirurgicaux ou médicaux si votre chien en a besoin ;
- Une éventuelle franchise, si le contrat d’assurance le prévoit.
De manière générale, l’assurance n’est donc pas rentable.
Oui, mais… Si un jour, votre chien développe de graves problèmes de santé, vous êtes gagnant. N’est-ce pas ?
Et bien, c’est là qu’intervient la plus belle arnaque des assureurs d’animaux :
La mutuelle peut résilier le contrat quand elle le souhaite, de manière unilatérale
Si un jour, vous atteignez le plafond de votre assurance, la cotisation peut alors exploser.
La plupart des contrats réévaluent leurs cotisations tous les ans. Si votre chien a vieilli ou a eu des problèmes de santé, elle peut augmenter de plus de 50%.
Impossible alors de se tourner vers un autre assureur – qui refusera de prendre en charge un chien malade ou vieillissant.
Pire encore :
si votre chien est trop souvent malade ou victime de multiples accidents, l’assureur peut décider de tout simplement résilier votre contrat.
Merci, au revoir, et bon courage pour les frais que vous devrez assumer seul, malgré vos dernières années de cotisation.
C’est cette dernière disposition qui me dérange le plus. L’assureur ne joue pas le jeu : si on accepte de payer, chaque mois, une cotisation qui ne sert à rien SAUF en cas de pépin… Il n’est pas normal qu’à la première grosse facture, la mutuelle puisse se défiler.
Ce type de clause n’existe pas dans les assurances habitation ; véhicule ; ou mutuelles pour humains. Hélas, sur le marché de l’animal de compagnie, tous les coups sont permis…
Êtes-vous plutôt Cigale ou Fourmi ?
Alors, faut-il souscrire à une assurance, ou non ?
En fait, tout dépend de vous. Êtes-vous plutôt économe, ou dépensier ? Prévoyant, ou spontané ? Fourmi, ou Cigale ?
Pour les fourmis, vous serez gagnant à simplement économiser 25 € par mois, en cas de pépin. D’ici les 10 ans de votre chien, vous aurez mis de côté 3000 € - plus que ce qu’une assurance promet de prendre en charge en cas de maladie.
Pour les cigales ; si votre chien est déjà relativement âgé ; si vous avez des doutes sur sa santé ; si vous n’êtes pas capable de sortir de grosses sommes d’argent, mais pouvez mettre un peu de côté tous les mois… Pourquoi pas. Mais lisez bien votre contrat d’assurance avant de signer. Renseignez-vous sur les plafonds. Les franchises. Les conditions de résiliation. Soyez vigilant, et ne vous laissez pas endormir.
Et bien sûr, la meilleure des solutions reste une excellente hygiène de vie, une alimentation naturelle et des compléments vertueux !
Impossible de conclure cette lettre sans parler des petits gestes quotidiens qui protégeront réellement votre chien – plus efficaces, et moins onéreux qu’une mutuelle !
Je vous en partage quelques-uns :
- La promenade quotidienne, adaptée aux capacités de votre chien – pour mes trois chiens, c’est minimum 2 heures de sorties par jour.
- Une alimentation adaptée et fraîche. Un maximum de viande ; si votre chien le digère : des os crus pour détartrer ; des fruits et légumes bien choisis, riches en vitamines et minéraux.
- Une relation basée sur la bienveillance, diminuant ainsi le stress chez votre chien et tous les problèmes de santé associés.
- Prévenir l’infestation de parasites (vers, puces, tiques…) grâce à des remèdes naturels, sans pesticides, pour protéger votre chien sans l’empoisonner.
- Ajouter quelques compléments alimentaires à sa ration quotidienne, aux vertus adaptées aux besoins de votre chien. En voici quelques exemples : la spiruline pour booster l’immunité ; l’extrait de pépin de pamplemousse pour détartrer les dents ; la levure de bière pour un poil plus soyeux ; l’huile de coco pour la santé intestinale… La nature est bienfaitrice !
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