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Trafic de chiens et animaleries, une alliance plus que rentable

Publié le 07 Mai 2020
Trafic de chiens et animaleries, une alliance plus que rentable

Énorme avancée pour la cause animale ces derniers mois : l’Angleterre a enfin mis fin aux ventes de chiens et de chats en animalerie !

C’est une excellente nouvelle que je tenais à partager avec vous – car il est temps que la France prenne le pas.

La lutte britannique contre la contrebande d’animaux de compagnie
  Le 6 avril dernier, une nouvelle loi a été votée en Angleterre : les chiens et chats ne peuvent plus être achetés en animalerie. Les élevages industriels d’animaux de compagnie sont interdits. Tout cela grâce à la « Lucy Law » ou la loi de Lucy. Lucy, c’est une chienne qui a vécu la majorité de sa vie dans une ferme à chiots au Pays de Galles.  Sauvée de sa cage où elle survivait dans l’unique but de faire des portées en 2013 et décédée en 2016, cette petite femelle a vécu un véritable enfer.  Aujourd’hui, elle est le symbole du combat contre les usines à chiots.   

@lucytherescuecavalier

  Tout propriétaire qui ne respecterait pas ce décret sera poursuivi pour acte de cruauté envers les animaux et risquera jusqu’à 5 ans de prison.  Les Britanniques auront maintenant deux possibilités pour avoir un animal de compagnie :
  • Adopter dans un refuge ou une association de protection animale
  • Acheter chez un éleveur agréé par l’État qui assure un animal élevé auprès de sa mère et avec de bonnes conditions de vie
C’est un véritable progrès en matière de bien-être animal. Et pour cause, derrière de belles vitrines, les animaleries cachent un trafic beaucoup moins attrayant…  
Les animaleries sont le premier sponsor du trafic de chiens
  Les chiens sont particulièrement intéressants financièrement.  Très rentables, ils génèrent un chiffre d’affaires important.  Plus ils partent vite, plus ils rapportent, alors inutile de prendre le temps de les sevrer.  C’est bien connu : plus les animaux sont petits, plus ils sont mignons, et plus vite ils sont vendus ! Là encore, on y gagne financièrement.  Pour rappel, ce trafic se positionne juste après celui de la drogue dans l’économie souterraine.  La plupart des animaleries ne s’embêtent pas à travailler avec un éleveur sérieux.  La rentabilité prime largement sur le bien-être animal. Elles récupèrent des animaux grâce à des courtiers, travaillent avec des centres d’élevage multi-races, des exportateurs, des centres de transit belges et espagnols… Ces interlocuteurs seront, au mieux, des élevages intensifs français. Au pire, de grosses usines d’Europe de l’Est produisant à la chaîne. Ces importations illégales de chiots représentent la grande majorité de la demande de chiens de races. Évaluée autour de 600 000 bébés chaque année, seulement 250 000 chiots proviennent d’éleveurs français. Comme pour les élevages intensifs de la viande, tous ne survivent pas. Beaucoup de chiots et chatons dépérissent avant d’avoir été adoptés de maladies, de surpopulation, de manque de nourriture… Les femelles, elles, ne s’arrêtent jamais de produire des portées.  Exploitées et épuisées, elles ne sortent jamais de leur cage.  Et lorsqu’elles ne peuvent plus avoir de portées, c’est très simple : l’euthanasie. Inutile d’entretenir une chienne qui n’est plus productive. La rentabilité avant tout.  
On n’achète pas un chien comme un achète une télé : 3 raisons pour bannir les animaleries
  La Californie l’a fait, l’Angleterre aussi, l’Écosse est en bonne voie… Pourquoi la France ne fait-elle rien ?  Les bénéfices d’une interdiction à la vente des chiens et chats en animaleries sont multiples. Je vous les partage ici – et je compte sur vous pour relayer l’information, afin qu’en France, aussi, les choses bougent enfin.  
Les animaleries encouragent les abandons : on se débarrasse de son chien comme on remplace son mobilier.
  Entre les plantes et les fauteuils d’extérieurs, les chiots se vendent facilement comme des objets de décoration dans les jardineries. Avec un prix accessible, des promotions à tout va et des conseillers à qui on a appris à vendre uniquement, le passage à la caisse est vite arrivé. Sans connaissances particulières et sans formation, ces personnes se retrouvent avec un animal dont ils ne connaissent rien. La majorité de ces bêtes ont subi un sevrage précoce, et certains sont sujets à de graves troubles comportementaux. Un husky peut finir dans un 50m² et un malinois dans une famille avec de jeunes enfants sans les rudiments de l’éducation canine. Ces animaux finissent bien souvent abandonnés à leur propre sort au bord de la route ou déposés dans des refuges. Sans les animaleries, les adoptions seraient toutes plus réfléchies et encadrées. Car aucun éleveur digne de ce nom ; aucune association, ne laisse partir ses chiens avec le premier venu – pourvu qu’il paye.  
Supprimer les animaleries, c’est donner une chance aux milliers d’animaux qui attendent en refuge
  Une chose en entraînant une autre, sans ces industriels qui produisent à la chaîne uniquement pour vendre rapidement, les adoptions en refuges et associations de protection animale seraient plus nombreuses ! Sur les 6,5 millions animaux recueillis chaque année dans les refuges américains, environ 1,5 millions doivent être euthanasiés. C’est l’offre et la demande. Interdire l’achat de chiots en animaleries incitera les futurs adoptants à se tourner vers d’autres alternatives, comme les refuges. On laisse une chance à un nombre plus important d’animaux délaissés.  
Une reconnaissance des éleveurs responsables

Dans mon cas, je privilégie toujours les animaux de refuge. Ils sont si nombreux à attendre une famille aimante que tant qu’il y aura des euthanasies, vider les refuges sera ma priorité.

Néanmoins, je peux comprendre l’envie d’adopter un chiot d’une race particulière. Certains éleveurs sont respectueux et responsables. Les autres pratiquent l’élevage intensif et discréditent toute la profession. Résultat : les bons éleveurs n’ont pas la reconnaissance qu’ils méritent.

Je vous déconseille de vous tourner vers les salons du chiot. Ces événements financent les élevages-usines et laissent les chiens être adoptés sans précautions ni suivi.

C’est à vous de bien choisir l’élevage pour ne pas devenir partisan du trafic d’animaux maltraités. Certains indices ne trompent pas, ils vous aideront à faire le tri entre les bons et les mauvais éleveurs. En voici quelques-uns :

  • La mère des petits Il faut toujours demander à voir la maman. Attention, certains éleveurs vont vous présenter une jeune chienne en parfaite santé qui n’a en fait, jamais été la mère des petits. La véritable génitrice est alors cloitrée dans sa cage à enchainer les portées. Pour bien faire la différence, regarder les mamelles de la chienne. Elles seront saillantes à cause de l’allaitement si elle est véritablement la mère.
  • L’état des boxs et des nurseries Demander toujours à voir l’état dans lesquels sont gardés les animaux. Posez des questions sur la sociabilisation des animaux et sur leur quotidien. Si les chiots ne sortent jamais de leur box, fuyez.
  • Le nombre de races présentes Un mauvais éleveur va rentabiliser sa production en proposant plusieurs races différentes. Vous ne verrez jamais de vieux chiens car, inutiles pour la reproduction, l’éleveur s’en débarrasse. Chez un bon éleveur il n’y a pas plus d’une ou deux races et les vieux chiens vivent une retraite paisible  !
  • La Société Centrale Canine Bien que ça ne soit pas suffisant, un élevage inscrit à la Société Centrale Canine vous assure un chien au «  LOF  ». L’intérêt ici n’est pas le prestige de cette mention mais plutôt les caractéristiques qu’elle assure aux chiens. Ils ont les gènes «  sains  » : vous ne risquez pas de vous retrouver avec un Bouvier Bernois dysplasique, ou un bouledogue hyperthermique.

Contrairement aux animaleries, les bons éleveurs sont passionnés par leur métier et y accordent tout leur temps et leur énergie. Même si je privilégie les adoptions en refuges, ils méritent d’être reconnus pour leur travail lorsqu’il est fait correctement.

N’hésitez pas à partager cette lettre avec vos proches – la vérité derrière les animaleries n’est pas connue de tous, il faut lever le voile sur ce trafic pour qu’en France aussi, les choses bougent enfin.

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