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La vidéo de ce chien qui rêve est impressionnante

Publié le 07 Octobre 2020
La vidéo de ce chien qui rêve est impressionnante

Cette semaine je suis tombé sur une vidéo particulière.

Je vous invite à cliquer sur l’image pour la visionner sur ma page Facebook où je l’ai partagée :

Heureusement, mes chiens n’en sont jamais arrivés là.

Comme la plupart des chiens, ils bougent leurs pattes et grognent dans leur sommeil.

Mais que se passe-t-il dans leur tête, pendant qu’ils rêvent ?

Je vous partage mes découvertes fascinantes sur le sujet.

L’étrange fonctionnement du cerveau dans les périodes de sommeil

Il faut savoir que le sommeil est un système bien plus complexe que simplement “dormir”.

Deux types de sommeils existent :

Le sommeil lent (NREM)

Il est appelé NREM car en anglais il signifie “non-rapid eye-movement" soit mouvements oculaires non rapides.

Ce sommeil est divisé en 4 étapes.

Chacune représente un niveau plus ou moins profond de sommeil avec des caractéristiques uniques (variations dans les modèles d'ondes cérébrales, les mouvements oculaires et le tonus musculaire)[1].

Elles sont chacune associées à une activité cérébrale et à une physiologie bien distinctes.

La première étape est la plus légère. Il est très facile de se réveiller durant cette phase.

La dernière est celle qui se rapproche le plus du sommeil paradoxal, qui est le second type de sommeil.

Le sommeil paradoxal (REM)

Il est dit “paradoxal” car il présente simultanément des signes de sommeil très profond et des signes d’éveil.

En anglais, il est appelé REM pour “rapid eye-movement".

C’est dû à une activité cérébrale très intense et aux yeux qui présentent des mouvements rapides incessants alors que nous sommes comme paralysés avec des muscles complètement vidés d’énergie.

C’est aussi la phase durant laquelle nous faisons les rêves les plus longs et les plus élaborés.

Durant le cycle initial du sommeil, le sommeil paradoxal dure seulement 1 à 5 minutes.

Cette durée va augmenter progressivement au fur et à mesure de la période de sommeil et son amplitude horaire va être plus importante en fin de nuit. [2]

Ce qui explique pourquoi on se réveille souvent en se disant : “Tiens, j’étais en train de rêver !"

Notre sommeil est une machine bien huilée.

Lorsque vous dormez, ces deux types de sommeil s’alternent de manière cyclique.

Vous ne faites pas les 4 étapes de sommeil léger en 1 heure pour ensuite tomber dans un sommeil paradoxal tout le reste de votre nuit.

Un épisode de sommeil commence, certes, par une courte période de NREM, du stade 1 au stade 4, et est ensuite suivi par le sommeil paradoxal.

Mais ce dernier ne représente que 20 à 25% de votre nuit.

Pour vous donner une idée, voici un graphique avec les cycles de sommeil de l’étude de l’Académie Nationale des Sciences en 2006 :

En cas de troubles du sommeil on parlera de cycles irréguliers ou de stades de sommeil absents. [3]

C’est le cas des narcoleptiques par exemple.

Ils vont passer d’un état d’éveil à un état de sommeil paradoxal sans passer par le sommeil léger. [2]

Même les mouches à fruits seraient capables de rêver.

Vous l’aurez donc compris :

  • Le rêve est principalement associé au sommeil paradoxal ;
  • apparaît ponctuellement durant la période de sommeil ;
  • tout en étant présent de plus en plus longtemps.

On peut expliquer le lien entre les rêves et le sommeil paradoxal grâce à deux choses :

  • L’activité intensive de nos yeux et de notre cerveau indiquent la présence des rêves.
  • La perte du tonus musculaire semble nous empêcher de réellement appliquer ces rêves. [4]

Vous pouvez donc rêver que vous marchez, tout en restant allonger dans votre lit !

Encore plus surprenant ; Matthew Wilson, un scientifique cognitif, a déclaré que : “même les mouches à fruits peuvent rêver sous une forme ou une autre”.

Vous avez bien compris. On vous parle bien de ceci :

Cette remarque fait suite à son étude de 2001 “Rats dream about mazes” (“Les rats rêvent de labyrinthes” en français).

C’est une étude qui a démontré que les rats étaient capables de rêver car leur sommeil fonctionne similairement au nôtre. [5]

Mouches, rats, chiens, humains... Nous rêvons tous de la même manière ! Ou presque.

Pourquoi les schémas cérébraux de rêve sont si similaires dans ce cas ? Cela aurait quelque chose à voir avec leur rôle dans l'apprentissage et la mémoire.

Chez tous les mammifères, le sommeil “ajoute quelque chose” au processus d’apprentissage et de mémoire selon Matthew Wilson.

Accrochez-vous bien, ça va peut-être vous paraître complexe au départ, mais en fait c’est très simple. Je vous donne des exemples sur notre chien juste après.

Les modèles de sommeil léger suggèrent une catégorisation des activités de la journée.

Le sommeil paradoxal, en revanche, est une piste pour le cerveau à explorer dans un environnement sans conséquence.

« L'idée est que, pendant le sommeil, le cerveau essaie de trouver des raccourcis ou des connexions entre des choses que vous avez peut-être vécues mais que vous ne les aviez tout simplement pas associées », a déclaré Matthew Wilson.

Votre chien ne rêve donc pas des mêmes choses que vous ; il rêve de trucs de chiens. [6]

Essentiellement d’expériences qu’il a vécues. Accompagnées d’un peu d’aventure.

Ainsi ;

  • Un Braque qui a l’habitude de chasser va rêver de pointer vers un oiseau.
  • Un Doberman qui a l’habitude de garder la maison rêvera de faire fuir un inconnu.
  • Un Patou utilisé comme chien de berger protégera un troupeau imaginaire.

Ça, c’est la partie plus “réelle” du rêve. Mais passons à la partie “aventure”.

Chacun d’entre eux pourra améliorer son expérience à sa manière, étant dans un environnement sans conséquence :

  • Le Braque ? Il n’a jamais attrapé un oiseau aussi gros.
  • Le Doberman ? Lui qui n’avait jamais vu de cambrioleurs en a fait sortir 3 de la maison !
  • Le Patou ? Il se souvient avoir appris à faire fuir un loup, là, il l’a mis en pratique.

Pour des raisons inconnues, un autre facteur joue sur les rêves de nos chiens ; leur taille.

Selon Stanley Cohen [6], les petits chiens ont des périodes de rêve plus fréquentes mais plus courtes alors que les grands chiens ont des rêves moins fréquents mais plus longs.

En conclusion, le sommeil et les rêves de nos chiens sont extrêmement similaires aux nôtres.

Eux aussi peuvent être sujets à des troubles du sommeil comme la narcolepsie, rêver de quelque chose qui n'est jamais arrivé mais qui ressemble à une expérience passée, faire un cauchemar...

La forme est identique, mais le sujet du rêve n’est simplement pas le même.

J’espère que mon article vous a plu et qu'elle vous a aidé à mieux comprendre le sommeil de votre chien.

Pour ma part, je parie que Maki rêve actuellement de saucisses géantes !

 
  1. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK19956/
  2. Zepelin H, Siegel JM, Tobler I. Mammalian sleep. In: Kryger MH, Roth T, Dement WC, editors. Principles and Practice of Sleep Medicine. 4th ed. Philadelphia: Elsevier/Saunders; 2005. pp. 91–100.
  3. Carskadon M, Dement W. Normal human sleep: An overview. In: Kryger MH, Roth T, Dement WC, editors. Principles and Practice of Sleep Medicine. 4th ed. Philadelphia: Elsevier Saunders; 2005. pp. 13–23.
  4. Bader G, Gillberg C, Johnson M, Kadesjö B, Rasmussen P. Activity and sleep in children with ADHD. Sleep. 2003;26:A136.
  5. Matthew Wilson, scientifique cognitif qui étudie l'apprentissage et la mémoire au Massachusetts Institute of Technology et l’étude : Rats dream about mazes (2001).
  6. Do Dogs Dream ? Nearly Everything Your Dog Wants You to Know", Stanley Coren (Norton, 2012)

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