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3 exercices surprenants qui transforment votre chien

Publié le 04 Novembre 2019
3 exercices surprenants qui transforment votre chien
  Certains chiens sont d’un naturel calme et apaisé — comme ma Pénélope. D’autres sont d’un tempérament plus excité — comme mon Maki. Ceux-là donnent du fil à retordre à leurs pauvres maîtres !
  • Ils se jettent sur toute nourriture à leur portée ; 
  • Ils tirent en laisse à peine la porte ouverte ; 
  • Ils aboient sur les chiens qui passent ; 
  • Ils refusent de rendre les jouets quand vous jouez au tire-à-la-corde ; 
  • Ils ne vous écoutent plus du tout quand un lapin passe dans les parages.
Tous ces problèmes comportementaux ont un point commun : le chien ne se contrôle plus face à une émotion forte. Et pour nos amis poilus, l’idée de manger, de se promener, de chasser, ou de jouer avec des copains est susceptible de provoquer une telle émotion ! Certains éducateurs traitent ce problème par la force. D’autres, les plus compétents, comprennent que le problème de fond de votre chien est un manque de contrôle. Il existe des exercices simples et respectueux du chien pour y remédier. Je vous en parle dans cet article. Maltraitance : l’enseignement du « pas toucher » par les éducateurs canins traditionnels Je vous ai déjà parlé de mon premier (et seul) cours collectif dans un club canin traditionnel. Un des exercices préférés du dresseur était le refus d’appât. Sa méthode : proposer une saucisse au chien, pendant que son maître lui ordonne : « pas toucher ». À ce stade, le chien n’a aucun moyen de comprendre la signification de ces mots. Peu importe : dès qu’il pose sa truffe sur la friandise, l’éducateur lui hurle dessus de toutes ses forces. Lors de ce cours, deux chiens en ont fait la douloureuse expérience. Voici les deux réactions que j’ai pu observer. Le premier chien, un vieux Labrador sorti de refuge, a une telle peur qu’il refuse de s’alimenter pendant les 24 heures qui suivent. Le second, un jeune Golden Retriever, est également effrayé par le hurlement du dresseur. Mais… la knacki est si alléchante, qu’il ne peut s’empêcher d’y retourner. Tant pis, le risque en vaut la chandelle ! Le dresseur riposte, et lui secoue une bouteille remplie de billes en pleine face — encore une fois dans l’espoir de le terrifier. Inutile : notre Golden adore jouer avec des bouteilles en plastique, il est ravi d’avoir trouvé un compagnon de jeu ! Le dresseur, qui en devient ridicule, sort alors le grand jeu : le collier étrangleur. Cette fois-ci, ça ne pardonne pas. Notre brave Golden se prend un violent coup de chaîne dès qu’il s’approche de la friandise. Violent, barbare… et inefficace ! Car quelques secondes après, Mr Gourmandise retourne vaille que vaille à sa knacki ! Nous ne savions s’il fallait rire ou pleurer — devant le ridicule et la barbarie de notre « éducateur » canin. Réprimander un manque de contrôle du chien : barbare et inefficace Que conclure de cette expérience ? Qu’à long terme, punir un chien qui n’arrive pas à se contrôler ne sert à rien — hormis briser votre lien de complicité. Mettons-nous à la place du chien, en reprenant l’exemple de la saucisse. Si mon maître me contrôle et m’interdit de la manger. Tant que je suis susceptible de me faire gronder, je reste sage. Mais dès qu’il a le dos tourné, il ne me contrôle plus. Je suis libre d’engloutir autant de knackis que je le souhaite ! La solution n’est pas de faire obéir votre chien ; de le contrôler. Ce qui marche systématiquement, c’est de lui apprendre à se contrôler… lui-même. Dans mes derniers articles, je vous ai donné les deux premiers piliers de l’éducation bienveillante :
  • La gestion de l’environnement : si mon chien n’a plus la possibilité de faire une bêtise, il n’auto-renforcera pas un mauvais comportement. Par exemple en rendant l’accès à la poubelle impossible, votre chien oubliera qu’il peut y manger vos restes et il ne la videra plus en votre absence.
  • Entretenir la motivation : votre chien est un opportuniste. S’il voit un bénéfice à se montrer coopératif, il y a de grandes chances qu'il soit sage comme une image ! (A noter : bénéfice rime souvent avec saucisse !)
Je vous dévoile à présent le troisième pilier de l’éducation bienveillante : les auto-contrôles. Contrôles vs Autocontrôle : mes chiens choisissent d’être sages L’autocontrôle, c’est apprendre au chien à se contrôler par lui-même. Il choisit de ne pas se jeter sur sa gamelle ; de ne pas aboyer sur ses copains ; de ne pas courser le chat qui passe dans le jardin. Certains autocontrôles se mettent en place naturellement. Par exemple, à 3 semaines, le chiot apprend à ne pas mordre sa mère, et ses frères et sœurs. Il contrôle la morsure pour ne pas les blesser. D’autres doivent être enseignés et entretenus par leurs maîtres. Le but des exercices : renforcer la capacité du chien à se poser, à renoncer et à se calmer rapidement après une forte stimulation. Je vais vous donner l’exemple de Maki, qui n’arrivait pas à se contrôler devant de la nourriture. Un vrai glouton — j’ai perdu le compte du nombre de toasts apéritifs qu’il a chipé sur ma table basse. Quand j’étais là pour le surveiller, il se tenait à carreau — par peur de se faire gronder. Mais dès que j’avais le dos tourné, il engloutissait tout sur son passage. J’ai donc arrêté de le gronder en le prenant sur le fait. À la place, j’ai travaillé plusieurs exercices d’autocontrôles sur une période d’un mois. Et le résultat est bluffant. Aujourd’hui, je peux laisser mes lasagnes aux légumes sur la table basse de mon salon : il n’y touche même pas ! Voici quelques exercices à effectuer pour travailler les autocontrôles sur votre chien. Vous verrez, ils sont adaptables à une multitude de circonstances ! Trois principes primordiaux pour les exercices d’autocontrôles Avant de vous décrire ces exercices en détail, lisez attentivement ces 3 principes, absolument fondamentaux. Ils s’appliquent à chaque fois que vous faites un exercice d’auto-contrôle. Rester silencieux jusqu’à ce que l’exercice soit effectué Le but de ces exercices d’autocontrôle est de permettre au chien de choisir le bon comportement. Dans tous ces exercices, vous ne devez surtout pas lui donner d’ordre. Vous restez silencieux, jusqu’à ce que le chien adopte par lui-même le bon comportement. Ce n’est qu’une fois que le chien adopte ce comportement que vous pouvez le féliciter avec un « marqueur » : Indispensable : le marqueur ! Impossible de réaliser un exercice d’autocontrôles sans un « marqueur ». Le marqueur est un mot, ou un son, toujours le même. C’est lui qui « marque » que votre chien adopte un bon comportement. Le chien associe ce son à une récompense, que vous lui donnez dans la foulée. Pourquoi utiliser un marqueur ? Parce qu’au début de l’apprentissage, le « bon comportement » recherché ne dure parfois qu’un quart de seconde. Il faut donc réagir immédiatement ! Si vous prenez le temps de chercher une friandise dans votre poche, votre chien ne saura même plus pourquoi vous le récompensez. Le son marqueur, lui, est instantané et reconnaissable. Exemple : dire « yes ! », ou « super ! ». Pour ma part, je préfère utiliser un Clicker. Le son « clic ! » est plus facilement identifiable pour le chien. L’intonation ne change jamais. En se contrôlant, le chien est toujours gagnant ! Pourquoi votre chien choisirait-il d’adopter un bon comportement ? Parce qu’il comprend qu’en étant sage, il finit toujours gagnant. À vous de mettre en place un système de récompense, où votre chien a plus d’intérêt à être sage qu’à faire des bêtises. Exemple : « Tu n’essayes pas de manger les croquettes du chat, mais à la place tu reçois un morceau de viande séchée » : aucun doute, Médor comprend qu’il a tout à gagner à ignorer les croquettes de Grosminet ! Après chaque marqueur (ex : après avoir cliqué), récompensez votre chien de manière adéquate. Mettons cela en œuvre avec quelques exemples pratiques. Chien gourmand : apprenez-lui le refus d’appât Un exercice parfait si vos chiens ont tendance à voler de la nourriture :
  1. Mettez une croquette dans votre main, en refermant la paume dessus. Votre chien va essayer de la manger. Ignorez-le, gardez la paume fermée. Dès qu’il abandonne, utilisez votre marqueur (« yes ! » ou « clic ! » par exemple). Puis, donnez-lui une autre friandise. Elle doit être bien plus appétissante que celle qui était dans votre main.
  2. Répétez l’exercice, mais cette fois, la croquette est posée par terre. Si votre chien fait mine de la manger, ne dites rien : posez juste votre main dessus pour l’en empêcher. Dès qu’il abandonne, utilisez le marqueur (clic ! / yes !). Donnez-lui une meilleure friandise. Vous pouvez commencer à associer un ordre au comportement. Après avoir cliqué, dites « tu laisses ! ». Le chien associera peu à peu les mots « tu laisses » au refus d’appât.
  3. Corsez l’exercice en posant la croquette près de lui — avec Maki, j’arrive à poser une croquette sur chacune de ses pattes avant, sans qu’il les mange ! S’il essaye de les manger, retirez-les vite. S’il se contrôle, félicitez-le avec le marqueur. Associez ce bon comportement avec les mots « tu laisses ! », et donnez-lui une meilleure friandise. Le chien comprend ainsi qu’en se contrôlant, il obtient quelque chose d’encore meilleur que s’il se jette sur la croquette.
  4. Puis, rendez l’exercice entre plus difficile, en remplaçant la croquette par quelque chose de plus alléchant : une boulette de foie, un morceau de gâteau… Et récompensez avec une friandise de valeur équivalente.
À force de répéter cet exercice, Maki a appris à laisser toute nourriture qui ne lui est pas destinée. Oui oui, ce sont bien des croquettes posées sur ses pattes avant ! Chien tracteur : apprenez-lui la marche au pied L’exercice commence avant même le début de la promenade. Ouvrez la porte : si le chien se précipite dehors, refermez-la sans dire un mot. Répétez l’exercice jusqu’à ce que le chien reste sage quand la porte est ouverte. Quand c’est le cas, utilisez votre marqueur (clic ! / yes ! ). Puis en guise de récompense, passez le pas de la porte pour démarrer la promenade. Faites ainsi à chaque sortie — Médor sera dans de bonnes conditions pour être calme.
  1. Une fois dehors, dès que votre chien tire, arrêtez-vous. Ne dites rien. Quand il revient vers vous et que la laisse se détend, utilisez le marqueur. Puis, récompensez-le en continuant la promenade. Vous pouvez occasionnellement sortir une friandise en guise de récompense.
  2. Peu à peu, vous pouvez associer les mots « au pied » au comportement qu’il a choisi d’adopter.
  3. Répétez l’exercice systématiquement. Dès que Médor tire, arrêtez-vous ; dès qu’il revient au pied, utilisez le marqueur, et avancez de nouveau.
  4. Si votre chien tarde à revenir au pied et attend en bout de laisse, faites des changements de direction. Attention, ne dites rien tant que le chien ne détend pas la laisse par lui-même. Dîtes « au pied » que quand le chien a choisi de marcher près de vous.
C’est un travail de longue haleine, et il ne faut jamais rien lâcher ! Mais à force, votre chien marchera naturellement au pied. Il comprendra qu’en tirant, on n’avance pas ; et vice-versa, alors qu’en restant au pied, on continue la promenade. Privilégiez un harnais et une laisse assez longue au démarrage. Résultats des exercices d’autocontrôles : vous ne « fliquerez » plus jamais votre chien Le point commun dans les exercices d’autocontrôles ? Vous donnez l’ordre après que votre chien ait effectué l’exercice. Pas avant. La différence : votre chien choisit d’adopter le comportement souhaité. Il choisit de ne pas manger les toasts sur la table basse ; il choisit de marcher au pied ; il choisit de rester calme à la vue d’autres chiens. La différence : vous n’êtes plus obligé de « fliquer » votre chien, puisqu’il a appris lui-même à se contrôler. C’est une démarche beaucoup plus douce et ludique pour lui — qui demandera plus de temps et d’effort qu’une punition… mais qui sera aussi bien plus efficace et respectueuse. Essayez ces exercices sur votre chien — sauf s’il est déjà parfait, dans ce cas, vous avez bien de la chance (ou alors des talents d’éducation que je vous envie) ! N’hésitez pas à me faire un retour, je suis avide de connaître votre avis.  

Claude Lefevre 

  NB : Avez-vous des exercices d’autocontrôles à partager ? N’hésitez pas à le partager en laissant un commentaire.

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